La vague de Covid en Chine entraîne une baisse des cours du pétrole

Les cours du pétrole baissent à nouveau ce jeudi, la vague de Covid en Chine pesant sur les perspectives de la demande, tandis que le prix du gaz européen rebondit après avoir reculé à son plus bas depuis l'invasion russe de l'Ukraine.
Le recul des prix du brut est à attribuer à « la vague de Covid post-réouverture que l'on voit en Chine ».
Le recul des prix du brut est à attribuer à « la vague de Covid post-réouverture que l'on voit en Chine ». (Crédits : Ernest Scheyder)

A l'heure où la ristourne sur le prix à la pompe va être supprimée, c'est une bonne nouvelle pour de nombreux automobilistes. Ce jeudi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février cédait 1,53%, à 82,04 dollars, vers 12h30.Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, perdait quant à lui 1,72%, à 77,60 dollars.

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Le recul des prix du brut est à attribuer à « la vague de Covid post-réouverture que l'on voit en Chine », explique Derren Nathan, analyste chez Hargreaves Lansdown. « Les inquiétudes sur le coup porté à la mobilité internationale alors que plusieurs pays demandent désormais des tests négatifs aux voyageurs venus de Chine et, de manière plus globale, la faiblesse économique, contrebalancent les inquiétudes sur l'offre » créées par la Russie.

La Russie, un des plus gros producteurs d'hydrocarbures au monde, a en effet annoncé en début de semaine qu'elle interdirait la vente de son pétrole aux pays participant au plafonnement des prix, fixé à 60 dollars par baril par l'Union européenne, le G7 et l'Australie. Une annonce qui n'a pas eu de conséquences sur les cours qui faisaient du surplace mardi réagissant peu à l'annonce par Moscou.

Les cours du gaz restent élevés par rapport à leur moyenne historique

Du côté du gaz naturel, la référence européenne, le contrat du TTF néerlandais pour livraison le mois suivant, reprenait 5,96% à 86,20 euros le mégawattheure. La veille, il avait reculé à 76,18 euros, un niveau plus vu depuis fin février 2022 et les prémices de l'invasion russe de l'Ukraine. « Confrontée au déclin des exportations russes, il semblerait que l'Europe ait réussi à emmagasiner assez de gaz pour au moins passer l'hiver », explique Michael Rae, analyste à M&G Investments. Une météo relativement clémente a permis aux prix de reculer, mais l'analyste rappelle que les cours restent élevés par rapport à leur moyenne historique.

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En France, la hausse des tarifs réglementés de vente du gaz naturel sera limitée à 15% grâce à un bouclier tarifaire s'applique aux abonnés résidentiels (consommant moins de 30 MWh/an) ainsi qu'aux copropriétés disposant à titre individuel d'un contrat de fourniture en gaz naturel.

Baisse de 10,8% de la consommation de gaz

Néanmoins, un prix élevé couplé à une peur de manquer d'énergie à la fin de l'hiver a poussé les Français à moins consommer. Le gestionnaire des gazoducs français GRTgaz estimait mercredi que l'Hexagone a consommé 10,8% de gaz de moins qu'en 2018 entre le 1er août et le 25 décembre. « Cette baisse résulte d'une réduction significative des consommations des distributions publiques et des grands industriels », « elle est compensée en partie par une plus forte sollicitation des centres électriques au gaz pour assurer l'équilibre du système électrique », indique une note de GRTgaz qui accompagne le tableau.

Il est difficile de savoir si cette baisse est liée au prix ou à un effort de sobriété.  Néanmoins, la chute spectaculaire de la consommation de gaz par les gros industriels français (-22%), montre que la hausse des prix force bien les clients à réduire leur consommation, puisque les entreprises ne sont pas protégées par le bouclier tarifaire. Autre illustration : dans un pays comme la Belgique, où il n'existe pas de tarif plafonné du gaz, la baisse de consommation des ménages a atteint -20% en novembre, par rapport à la moyenne 2019-2021, selon l'institut Bruegel.

 (Avec AFP)

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