Covid : l'Europe travaille à une approche sanitaire coordonnée face à l'arrivée des visiteurs chinois

Par latribune.fr  |   |  637  mots
L'Union européenne s'est réservée la possibilité de réintroduire des mesures restrictives « de manière coordonnée » si la situation épidémiologique l'exige. (Crédits : Reuters)
La Commission européenne a convoqué une réunion ce jeudi matin des représentants des ministères de la Santé des Vingt-Sept pour « discuter de possibles mesures pour une approche coordonnée » des Etats de l'UE face à l'explosion des cas de Covid en Chine déclenchée par la fin de la politique « zéro Covid ».

Afin d'éviter que certains pays fassent cavalier seul face à la menace d'un variant du Covid importé par des visiteurs chinois, la Commission européenne réunit ce matin des représentants des ministères de la Santé des Vingt-Sept pour trouver une « approche coordonnée ».

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L'Italie a d'ores et déjà décidé mercredi d'imposer des tests obligatoires à tous les voyageurs venant de Chine. Le maire de Bruges, ville flamande très prisée des touristes chinois, a réclamé des mesures de contrôle. En France, Emmanuel Macron a « demandé des mesures adaptées de protection » des Français au gouvernement, qui assure « suivre très attentivement l'évolution de la situation en Chine ».

Paris prêt à étudier « toutes les mesures adaptées de protection »

Paris se dit « prêt à étudier toutes les mesures utiles qui pourraient être mises en œuvre en conséquence, en lien avec les partenaires européens de la France, et dans le cadre juridique qui existe aujourd'hui ».

Début décembre, sur recommandation de la Commission, les Vingt-Sept s'étaient mis d'accord pour supprimer toutes les restrictions à l'entrée dans l'UE pour les voyageurs de pays tiers et revenir à la situation pré-pandémique. Tout en se réservant, cependant, « un frein d'urgence » : la possibilité de réintroduire des mesures restrictives « de manière coordonnée » si la situation épidémiologique l'exige. « Le variant BF.7 Omicron qui prévaut en Chine est déjà présent en Europe et n'y a pas augmenté de manière significative. Cependant, nous restons vigilants et prêts à utiliser le frein d'urgence si nécessaire », a indiqué la porte-parole de la Commission.

Les Etats-Unis exigeront un test négatif dès le 5 janvier

Le Japon exigera dès vendredi un test négatif aux visiteurs chinois, les Etats-Unis, le 5 janvier : les tests devront être présentés aux compagnies aériennes au moment du départ. Les tests PCR ou antigéniques seront acceptés, ainsi que la preuve d'avoir guéri du Covid-19 après avoir été testé positif plus de 10 jours avant le vol.

A l'aéroport international de Pékin-Capitale, la plupart des Chinois interrogés jeudi par l'AFP se montraient compréhensifs des mesures prises à l'égard de la Chine. « Chaque nation a ses propres inquiétudes et sa manière de se protéger », estime Huang Hongxu, 21 ans, soulignant que la propagation possible de nouveaux variants était une source de préoccupation. « Ces mesures ciblant les passagers en provenance de Chine sont temporaires et justifiées par l'inquiétude autour de la réouverture », remarque Wu Jing, une Pékinoise.

(Avec AFP)

La crainte de voir émerger de nouveaux variants

Le virus étant désormais libre de circuler parmi près d'un cinquième de la population mondiale - dont la quasi-totalité n'est pas immunisée contre une infection antérieure et qui reste peu vaccinée - plusieurs pays et experts craignent que la Chine ne devienne un terrain fertile pour l'émergence de nouveaux variants.  « Le fait que 1,4 milliard de personnes soient soudainement exposées au SARS-CoV-2 crée évidemment des conditions propices à l'émergence de variants », estime Antoine Flahault, directeur de l'Institut de santé globale de l'Université de Genève.  Bruno Lina, professeur de virologie à l'Université française de Lyon, a quant à lui déclaré au journal La Croix que « vu l'intense circulation du virus, et donc le risque accru de mutations, un vivier potentiel de virus pourrait émerger de Chine ». Aujourd'hui, « tous les variants, lorsqu'ils sont plus transmissibles que les variants dominants auparavant - tels que BQ.1, B2.75.2, XBB, CH.1 ou BF.7 - représentent définitivement des menaces, car ils peuvent provoquer de nouvelles vagues », ajoute Antoine Flahault.