
Les Français invités à se faire inoculer un deuxième rappel de vaccin contre le Covid-19 se font attendre. Brigitte Autran, présidente du Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars), a indiqué ce mardi sur RMC qu'on « arrive maintenant à 4,5 millions de vaccinations depuis le 3 octobre », date de début de la dernière campagne de rappel, avant d'ajouter que, « avec cette nouvelle campagne de vaccination, on estime qu'environ 40% des plus de 70 ans a eu un rappel, c'est très insuffisant, on aimerait que ce soit presque 100%. Je rappelle que c'est recommandé à partir de 60 ans et ouvert à tout le monde. » La présidente du Covars, rappelait aussi ce matin que la vaccination permet de diminuer la gravité de la maladie.
Une neuvième vague qui a déjà atteint son pic
Si la campagne pour une quatrième dose de vaccin à du mal à convaincre, les répercussions en sont pour l'instant faibles puisque « nous sommes en train de passer le pic » de la nouvelle vague épidémique a-t-elle confié. Selon les derniers chiffres des autorités sanitaires, la neuvième vague qui a débuté en décembre en France est en train de ralentir en matière de contaminations comme désormais d'hospitalisations. Depuis plusieurs jours, le nombre quotidien de nouveaux cas s'inscrit systématiquement en baisse. Lundi 26, 40.744 nouveaux cas ont été recensés contre 118.782 nouveaux cas le 12 décembre.
Néanmoins, en France, il y a encore « entre 135 à 150 morts par jour du Covid », une maladie « toujours grave, particulièrement grave chez les personnes qui n'ont pas été vaccinées (ou) qui n'ont pas eu leur rappel », a martelé Brigitte Autran. « Ce qui est vraiment problématique c'est dans les Ehpad où le taux de vaccination est insuffisant », a-t-elle alerté. Problème, les personnes âgées sont particulièrement à risque de développer une forme grave de la maladie. Les hospitalisations pour cas de Covid-19 ne sont donc pas encore redescendues. Le 26 décembre, la France a recensé 25.156 hospitalisations dont 1.442 en unité de soins intensifs, contre 21.075 hospitalisations dont 1.140 personnes en soins intensifs le 10 décembre.
Une triple épidémie en pleine grève des médecins libéraux
Mais si cette neuvième vague fait peur aux autorités, c'est avant tout parce que le système de santé est mis à rude épreuve.
Elle a aussi exhorté les Français à se faire vacciner contre la grippe, qui est « en train de monter de façon très importante ». Actuellement, « seuls 22% de personnels (sont vaccinés contre la grippe) c'est vraiment très dommage », a insisté la présidente du Covars. Dans le même temps, la France fait aussi face à une épidémie de bronchiolite aiguë chez les nourrissons. Autant de travail en plus pour les hôpitaux qui manquent de personnel suite à un appel à la grève de collectifs de médecins libéraux depuis lundi 26 et qui durera jusqu'au lundi 2 janvier.
Résultat, « on n'est pas au bord de la saturation, nous sommes totalement saturés », a alerté vendredi sur BFMTV l'urgentiste parisien Patrick Pelloux. « Du jamais vu », selon lui, même au plus fort de la crise du Covid-19. « Cela me semble une très mauvaise période pour ne pas répondre présent face aux besoins de soins de la population », a fait valoir la directrice générale de l'Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France, Amélie Verdier. Mais les collectifs se défendent en expliquant ne pas se sentir écouter dans leur demande de doublement du tarif de consultation de base qu'ils souhaitent voir passer de 25 à 50 euros.
Ce mardi, Brigitte Autran a par ailleurs exprimé des craintes sur les conséquences du rebond de l'épidémie de Covid en Chine en termes d'approvisionnements en médicaments. « Cette vague (de Covid en Chine) n'était pas prévue et risque de déséquilibrer de façon importante les stocks de médicaments et d'antibiotiques », a-t-elle souligné.
Interrogée sur l'hypothèse d'une fin de la pandémie en 2023, l'immunologue s'est montrée très réservée. « On l'espère tous, mais on sait que la Covid, de toute façon, va rester, elle reviendra périodiquement. On espère tous qu'elle sera de moins en moins sévère grâce à la vaccination. Mais, pour l'instant, on n'a pas encore de pronostic très fiable », a-t-elle déclaré.
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