Daech : le drapeau irakien redressé à Ramadi

Par latribune.fr  |   |  642  mots
Ramadi la deuxième grande ville regagnée par l'armée régulière après Tikrit, au nord de Bagdad, repassée aux mains du gouvernement en avril.
Dimanche, l'armée régulière irakienne, aidée par la force anti-terroriste, est parvenue à reconquérir le chef-lieu de la province d'Anbar, situé à deux heures de routes de Bagdad.

L'importante victoire remportée dimanche 27 décembre par l'armée régulière irakienne face aux djihadistes de l'Etat islamique a désormais son image symbolique. Des unités antiterroristes ont hissé lundi le drapeau national irakien sur le complexe administratif de Ramadi, dernier bastion de Daech dans cette ville située à une centaine de kilomètres à l'ouest de Bagdad.

"Le complexe est complètement sous notre contrôle, il n'y a plus aucune présence de Daech", a déclaré Sabah al Noumani, porte-parole de la force antiterroriste qui a dirigé l'assaut au côté de l'armée régulière. Un peu plus tôt il avait indiqué que plusieurs centaines de djihadistes avaient fui le complexe. "Nous voyons beaucoup de cadavres de (combattants de) Daech, tués dans les frappes aériennes sur le complexe", avait-il précisé, faisant référence aux raids menés par la coalition formée durant l'été 2014 par les Etats-Unis pour combattre l'EI en Irak et en Syrie.

"Contrôler ce complexe signifie qu'ils ont été vaincus"

Ramadi, chef-lieu de la province d'Anbar était passé en mai dernier sous la coupe de l'EI, qui s'était emparé d'un tiers du territoire irakien.  "Contrôler ce complexe signifie qu'ils ont été vaincus", a expliqué Sabah al Noumani, avant d'ajouter: "La prochaine étape est de nettoyer les poches qui pourraient encore exister ici et là dans la ville".

L'armée irakienne a lancé son offensive destinée à reprendre le centre de Ramadi mardi dernier, après un long travail préparatoire de plusieurs semaines. Certains quartiers de la ville semblent avoir été totalement détruits, selon des images de la télévision publique irakienne montrant des soldats, des véhicules blindés Humvee et des chars progresser parmi les décombres de maisons effondrées. La télévision a également diffusé les images d'Irakiens célébrant dans la nuit la "victoire dans l'Anbar" dans les rues des villes de Hilla et Kerbala, au sud de Bagdad. On y voit des habitants dansant dans les rues ou agitant le drapeau national irakien au volant de leurs véhicules.

Les milices chiites tenues à l'écart

Le gouvernement du Premier ministre chiite Haïdar al Abadi a indiqué que l'agglomération, une fois sécurisée, serait rendue à la police locale et à une force tribale sunnite, une mesure destinée à rallier les membres de cette communauté contre l'Etat islamique. "Nous avons entraîné des centaines de combattants tribaux, leur rôle sera de tenir le terrain", a précisé le général Yahya Rasool, porte-parole du commandement des opérations conjointes.

Les milices chiites soutenues par l'Iran, qui ont joué un rôle majeur dans d'autres offensives contre l'EI, ont été tenues à l'écart de cette bataille, pour éviter d'attiser les tensions entre chiites et sunnites. La victoire en est d'autant plus importante pour les troupes régulières, mises en déroute l'an dernier par la progression éclair de l'EI.

L'objectif ultime est la prise de Mossoul

Située sur l'Euphrate, Ramadi, chef-lieu d'une région majoritairement sunnite, se trouve à seulement deux heures de route de la capitale irakienne. Il s'agit de la deuxième grande ville regagnée par l'armée régulière après Tikrit, au nord de Bagdad, repassée aux mains du gouvernement en avril. Mais les troupes gouvernementales s'étaient alors appuyées sur l'aide des milices chiites.

L'objectif ultime des autorités de Bagdad est la prise de Mossoul, qui priverait l'EI du plus grand centre de population sous son contrôle en Irak et en Syrie (2 millions d'habitants) et le couperait aussi d'une source importante de fonds, ce qui réduirait son influence.

"Cette victoire sans accroc à Ramadi devrait être une bonne nouvelle pour les habitants de Mossoul", a déclaré Sabah al Noumani.