Les Libyens "ont les moyens militaires pour enrayer la progression de Daech" (Le Drian)

Dans un pays déchiré par les luttes de clans depuis la chute de Mouammar Kadhaf et qui compte pour l'instant deux parlements, le ministre français de la Défense a jugé nécessaire qu'une solution politique soit trouvée. L'organisation terroriste compte 2.000 à 3.000 combattants en Libye.
En mars 2015, le groupe des "combattants de l'Aube" libyens tentaient de repousser des djihadistes de Daech, non loin de Syrte.

À peine élu président de la région Bretagne dimanche, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a insisté, au micro de RTL lundi 14 décembre sur la menace constituée par une avancée du groupe terroriste Daech (acronyme arabe de l'autroproclamé État islamique à l'intérieur du territoire libyen.

"J'avais dit à plusieurs reprises que Daech allait venir s'implanter en Libye, ils sont maintenant en Libye."

L'EI, déjà ancré sur les côtes libyennes, commence à progresser "vers l'intérieur" de la Libye avec pour objectif l'accès à des puits de pétrole, a-t-il averti, précisant qu'ils étaient à Syrte, ville natale du défunt dictateur Mouammar Kadhafi située à 450 km à l'est de Tripoli.

2.000 à 3.000 membres de Daech en Libye, selon l'ONU

Daech compte 2.000 à 3.000 combattants en Libye, dont 1.500 à Syrte. Parmi eux figurent des nationaux partis combattre en Syrie et de retour dans leur pays, mais aussi des étrangers venus notamment de Tunisie, du Soudan ou du Yemen, selon une estimation de l'ONU.

Le groupe tente de "mettre la main sur les ressources pétrolières", selon une source diplomatique française, en s'étendant vers Ajdabiya, à 350 km de Syrte, dans une zone où se concentre la plupart des gisements et terminaux pétroliers et gaziers du pays.

Le chaos politique profite à l'organisation terroriste

Le pays, déchiré par les luttes de clans depuis la chute de Mouammar Kadhafi, a pour l'instant deux parlements, l'un dans la capitale et l'autre, reconnu par la communauté internationale, à Tobrouk (est).

"Il faut absolument que cessent les conflits intralibyens sinon le vainqueur militaire ce sera Daech. [...] Heureusement, cette prise de conscience commence à se faire à la fois du côté de Tripoli et du côté de Tobrouk et on peut penser que les discussions qui sont en cours à la fois sous l'autorité de Martin Kobler, l'envoyé spécial des Nations unies, et dans les réunions de Rome, y compris ce week-end, vont aboutir à une solution politique", a-t-il ajouté.

Pas d'opex en Libye

Jean-Yves Le Drian a exclu une opération militaire extérieure contre l'EI en Libye, du type de ce qui se passe en Syrie, estimant que les Libyens avaient les moyens de s'y opposer eux-mêmes pour peu qu'ils cessent de se combattre.

Interrogé sur l'éventuelle option de bombardements contre les jihadistes, le ministre a insisté :"il n'y a pas de solution" autre qu'une "solution politique [...] entre les différents clans, les différentes fractions qui aujourd'hui s'opposent en Libye".

Et d'achever :

"Ils ont eux-mêmes les moyens militaires entre eux pour enrayer la progression de Daech donc il faut qu'ils s'unissent politiquement."

 (Avec AFP)

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