Donald Trump s'en prend à la procureure démocrate de New York à son procès pour fraude immobilière

Par latribune.fr  |   |  645  mots
En réponse, Donald Trump a opposé que les actifs de son groupe étaient au contraire « sous-évalués » et que les banques ont fait de bonnes affaires en lui prêtant « beaucoup d'argent ». « Il n'y a pas de victimes, les banques ont fait beaucoup d'argent », a-t-il répondu. (Crédits : BRENDAN MCDERMID)
Accusé d'avoir surévalué les actifs de son groupe pour obtenir des prêts plus favorables, le milliardaire qui rêve de retourner à la Maison blanche a nié toute fraude et multiplié les invectives virulentes contre la procureure générale de l'Etat de New York Letitia James, élue démocrate qui a engagé les poursuites, qualifiée de « petite politicienne », et le juge Arthur Engoron, avec lequel il entretient des relations exécrables, de « juge très hostile ».

Sa défense était très attendue. Donald Trump a témoigné lundi sous serment lundi lors d'un procès civil dans un climat tendu pendant près de quatre heures au palais de justice de Manhattan.

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Accusé d'avoir gonflé de manière colossale la valeur de ses actifs immobiliers (comme la Trump Tower à New York) pour obtenir des conditions de financement avantageuses auprès des banques, le milliardaire qui rêve de retourner à la Maison blanche a nié toute fraude et multiplié les invectives virulentes contre la procureure générale de l'Etat de New York Letitia James, élue démocrate qui a engagé les poursuites, qualifiée de « petite politicienne », puis le juge Arthur Engoron, avec lequel il entretient des relations exécrables, de « juge très hostile ».

« C'est une chasse aux sorcières politique »

« C'est une chasse aux sorcières politique », a martelé Donald Trump, qui se pose en victime d'une machination judiciaire, digne selon lui de « pays du tiers-monde et de républiques bananières », alors qu'il doit être jugé dans plusieurs autres affaires. Il doit notamment comparaître à partir de mars 2024 devant la justice fédérale à Washington pour ses tentatives présumées d'inverser le résultat de l'élection de 2020.

Tout au long de l'audience, le juge Arthur Engoron a tenté de recadrer les réponses de Donald Trump, assis juste à ses côtés. « Nous ne sommes pas à un meeting politique », a rétorqué le magistrat, qui, depuis l'ouverture du procès, lui a déjà administré deux amendes, de 5.000 et 10.000 dollars, pour s'en être pris à sa greffière.

Dans cette affaire, la procureure Laetitia James a lancé un procès civil contre l'état-major de la Trump Organization, sur fond d'accusation contre les Trump père et fils d'avoir surévalué les actifs de leur groupe - à la tête de sociétés gérant des gratte-ciel, hôtels et résidences de luxes ou golfs dans le monde entier - pour obtenir de meilleurs prêts bancaires et des conditions d'assurance plus favorables.

Premier ex-président jugé depuis Theodore Roosevelt

C'est la première fois qu'un ancien président est appelé à témoigner pour sa défense lors d'un procès depuis Theodore Roosevelt dans les années 1910. Contrairement aux quatre autres affaires pénales dans lesquelles il est inculpé, Donald Trump ne risque pas de peine de prison lors de ce procès civil.

En réponse, Donald Trump a opposé que les actifs de son groupe étaient au contraire « sous-évalués » et que les banques ont fait de bonnes affaires en lui prêtant « beaucoup d'argent ». « Il n'y a pas de victimes, les banques ont fait beaucoup d'argent », a-t-il répondu.

Sur le fond, avant même l'ouverture du procès, le juge a considéré que le parquet général de l'Etat de New York présentait « des preuves concluantes qu'entre 2014 et 2021, les prévenus ont surévalué les actifs » du groupe de « 812 millions (à) 2,2 milliards de dollars » selon les années, dans les chiffres inscrits sur les états financiers annuels de Donald Trump.

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En conséquence de « fraudes répétées », le juge a exigé la liquidation des sociétés gérant ces actifs, comme la Trump Tower sur la 5e Avenue de New York ou le gratte-ciel de style néo-gothique et bientôt centenaire du 40 Wall Street. La fraude ayant déjà été établie, le procès porte maintenant sur le montant de l'amende. La procureure générale Letitia James requiert 250 millions de dollars et des interdictions de diriger des entreprises pour le milliardaire républicain et ses enfants.