Drone abattu dans le Golfe : Trump a ordonné des frappes contre l'Iran avant de se raviser

Par latribune.fr  |   |  707  mots
(Crédits : Reuters)
En représailles du drone de l'US Navy abattu par l'Iran dans le Golfe, Donald Trump a initialement approuvé, avant d'annuler, des frappes contre "une poignée de cibles iraniennes, comme des radars et des batteries de missiles", selon le New York Times qui cite de hauts responsables militaires américains. Plusieurs compagnies aériennes ne survolent plus l'espace aérien iranien.

[Article publié le 21.06.2019 à 9h32, mis à jour à 11h08 avec les cours de pétrole]

Donald Trump a approuvé une opération militaire devant cibler vendredi des installations iraniennes avant de se raviser et d'annuler les frappes au dernier moment, a rapporté le New York Times, citant des représentants de l'administration américaine ayant pris part ou étant informés des discussions. D'après le journal, le président américain a validé une offensive contre un éventail de cibles iraniennes, telles que des radars ou des batteries de missiles, puis s'est ravisé alors que les avions de chasse avaient décollé et les navires de guerre s'étaient mis en position. Aucun missile n'a été tiré, a déclaré un représentant de haut rang de l'administration, cité par le journal.

Le New York Times précise ne pas savoir à l'heure actuelle si une offensive américaine contre l'Iran est toujours programmée, indiquant ne pas avoir établi si Donald Trump avait changé d'avis ou si le revirement était dû à des interrogations stratégiques ou logistiques.

Plusieurs compagnies aériennes vont éviter l'espace aérien iranien

Les craintes de confrontation directe entre Washington et Téhéran ont été ravivées jeudi après que l'Iran a abattu un drone américain se trouvant selon lui dans son espace aérien, près du détroit d'Ormuz - ce que contestent les Etats-Unis. Plusieurs élus républicains et démocrates ont pris part jeudi à la Maison blanche à une réunion d'information consécutive à cet incident.

Le chef de file de la minorité républicaine à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a cosigné un communiqué appellent les Etats-Unis à réagir de manière "mesurée" face à l'Iran.

Dans une note d'urgence diffusée jeudi soir, l'aviation civile américaine (FAA) a interdit aux compagnies aériennes américaines de survoler le détroit d'Ormuz et le golfe d'Oman. La compagnie United Airlines a pour sa part suspendu les vols prévus depuis l'aéroport de Newark, dans le New Jersey, à destination de Bombay, en Inde, car ils empruntent l'espace aérien iranien.

D'autres compagnies aériennes - Malaysia Airlines, Qantas Airways, KLM - ont annoncé dans la foulée qu'elles éviteraient de survoler cette partie de l'espace aérien iranien.

L'Iran a "des preuves irréfutables"

Dans un communiqué publié ce vendredi, le ministère des Affaires étrangères iranien dit disposer de preuves "irréfutables" montrant que le drone américain qu'il a abattu jeudi était entré dans son espace aérien.

« Des débris du drone ont même été retrouvés dans les eaux territoriales de l'Iran », a déclaré M. Araghchi à son interlocuteur, Markus Leitner, au cours d 'un "appel téléphonique d'urgence" dans la nuit de jeudi à vendredi, selon le texte. « M. Araghchi a exhorté les forces américaines à respecter les frontières maritimes et aériennes de l'Iran », affirmant que « ce n'était pas la première fois que les Américains » violaient ainsi le territoire iranien, ajoutent les Affaires étrangères : « Cela s'était déjà produit plusieurs fois auparavant. »

Le diplomate iranien a répété que l'Iran « ne cherche pas la guerre » et a mis en garde « les forces américaines contre toute mesure inconsidérée dans la région », ajoutant que l'Iran défendrait « résolument son territoire contre toute agression ».

Selon le communiqué, M. Leitner, qui s'est engagé à « transmettre immédiatement » le message iranien au gouvernement américain, a été « invité à se rendre vendredi matin au ministère des Affaires étrangères pour recevoir plus de détails sur l'incident ».

Les cours du brut repartent à la hausse

Alors qu'ils baissaient en tout début de journée, les cours du pétrole sont repartis à la hausse : le Brent a repassé le seuil des 65 dollars le baril pour la première fois depuis le 31 mai et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) est remonté au-dessus de 58 dollars, lui aussi au plus haut depuis trois semaines.

Le WTI s'achemine ainsi vers un bond de près de 9% sur la semaine, sa plus forte hausse sur une semaine depuis novembre 2016, en grande partie en raison des tensions géopolitiques.

(avec AFP et Reuters)