Elizabeth Holmes, fondatrice de Theranos, va bien aller en prison avant son procès en appel

Par latribune.fr  |   |  557  mots
L'histoire d'Elizabeth Holmes, surnommée la « Steve Jobs au féminin » a fasciné les médias américains, car elle incarnait une certaine image de la Silicon Valley innovante.
Elizabeth Holmes, l'ex-star de la Silicon Valley condamnée à plus de 11 ans de prison pour fraude, devra bien commencer sa peine le 27 avril prochain. L'application de cette peine intervient vingt ans après la fondation de sa startup Theranos qui a séduit de nombreux investisseurs sur un mensonge.

On ne sait pas si Disney+ prépare une suite à The Dropout, la mini-série qui met en scène l'histoire d'Elizabeth Holmes, fondatrice de Theranos, une startup qui s'est avérée être une coquille vide.

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Il y aurait sans doute matière à tourner quelques épisodes supplémentaires. Dernier rebondissement, un juge vient de rejeter la demande de l'ex-icône de la Silicon Valley de rester en liberté en attendant son procès en appel. Le magistrat a concédé qu'Elizabeth Holmes, 39 ans aujourd'hui, ne présente pas de risque de fuite, soulignant notamment qu'elle a « deux jeunes enfants ».

Pour les jurés, Elizabeth Holmes avait « menti et triché »

Elle était enceinte en novembre, lors de l'énoncé de sa peine. Le juge a néanmoins estimé qu'elle avait peu de chance de réussir à obtenir un verdict radicalement différent, soit une condamnation à onze ans de prison, où elle est attendue le 27 avril prochain.

En janvier 2022, au terme d'un procès de quatre mois, les jurés avaient déterminé qu'elle avait « menti et triché » pour lever des fonds, selon les mots d'un procureur. Ses avocats ont assuré qu'elle n'avait jamais été motivée par l'appât du gain : elle aurait pu devenir riche, mais elle n'a jamais vendu d'actions, utilisant l'argent pour construire sa technologie.

La star déchue a, par ailleurs, évoqué sa relation avec Ramesh « Sunny » Balwani, son ex-directeur des opérations et compagnon, affirmant qu'il la contrôlait de près, au travail et à la maison. Ce dernier a aussi été condamné pour fraude. Il a écopé d'une peine de 13 ans de prison, qu'il doit entamer ce mois-ci. Il a aussi fait appel.

Une fortune évaluée à 4,5 milliards de dollars en 2014

Pour rappel, Theranos promettait des diagnostics plus rapides et moins chers que ceux des laboratoires traditionnels. Pour ce faire, l'entreprise revendiquait l'élaboration de méthodes présentées comme révolutionnaires, permettant des tests multiples avec une toute petite quantité de sang. Les investisseurs étaient séduits.

En 2014, Forbes évaluait la fortune de la dirigeante à 4,5 milliards de dollars. Le magazine la décrivait alors comme la plus jeune femme milliardaire n'ayant pas hérité de sa fortune. La jeune femme de 19 ans était parvenue à convaincre de nombreux investisseurs de poids, impressionnés par son éloquence et sa détermination. Ils ont toutefois vite déchanté : les nouveaux outils n'ont jamais fonctionné comme promis.

L'histoire d'Elizabeth Holmes, surnommée la « Steve Jobs au féminin » a fasciné les médias américains. La jeune femme incarnait une certaine image de la Silicon Valley innovante, avant sa déchéance.

« Les fausses déclarations de Mme Holmes aux investisseurs de Theranos ne concernaient pas seulement la technologie », a précisé le magistrat dans sa décision de mardi. Elle a aussi menti sur « la situation financière de l'entreprise, l'utilisation d'appareils fournis par des tiers, le partenariat avec (les pharmacies) Walgreens et la validation (de la technologie) par des entreprises pharmaceutiques ».

En 2015, le Wall Street Journal avait publié une enquête accablante sur Theranos, malgré les tentatives de la dirigeante d'empêcher sa parution, en faisant appel à Rupert Murdoch, le propriétaire du quotidien américain et aussi un investisseur de l'ex-startup.

(Avec AFP)