Scandale Theranos : menacée d'une lourde peine de prison, Elisabeth Holmes demande un nouveau procès

Elisabeth Holmes, fondatrice de la startup Theranos qui promettait de révolutionner les tests sanguins, demande un nouveau procès après avoir été condamnée pour fraude. Elle évoque le revirement d'un témoin clé alors que sa peine doit être prononcée le 26 septembre. Fondatrice en 2003 de la startup, alors âgée de 19 ans, la dirigeante est devenue l'un des symboles des dérives de la culture de la Silicon Valley. Elle risque à-minima 20 ans de prison.
Elizabeth Holmes, la fondatrice de Theranos

La partie était jouée pour Elizabeth Holmes. La fondatrice de Theranos, qui promettait des outils de diagnostic plus rapides et moins chers que ceux des laboratoires traditionnels, avait volontairement cherché à tromper les investisseurs sur les résultats et les perspectives de la startup. C'est ce qu'avait conclu, en janvier, le jury d'un tribunal fédéral de San Jose, en Californie. Sa peine doit être prononcée le 26 septembre et elle encourt 20 ans de prison pour chacun des quatre chefs d'accusation retenus contre elle.

Mais le feuilleton continue. Elle réclame aujourd'hui un nouveau procès après le supposé revirement d'un témoin. Dans une lettre adressée au juge fédéral Edward Davila, qui a présidé au procès de 15 semaines entre début septembre et fin décembre 2021, les avocats d'Elizabeth Holmes indiquent qu'elle a reçu, début août, la visite de l'ancien directeur du laboratoire de Theranos, Adam Rosendorff. Ce dernier n'a pas vu l'entrepreneuse de 38 ans mais s'est entretenu avec son compagnon, William Evans, qui a relaté la conversation aux avocats.

Selon lui, le chercheur a expliqué avoir voulu « répondre honnêtement aux questions » posées lors du procès mais les procureurs avaient « essayé de présenter les anciens de Theranos sous un mauvais jour ». Le compagnon d'Elisabeth Holmes l'affirme : « Il a dit que le ministère public avait présenté les choses de manière plus négative que la réalité durant son audition ». Il a notamment contesté la notion selon laquelle Elizabeth Holmes avait volontairement cherché à tromper les investisseurs sur les résultats et les perspectives de Theranos.

« Tout le monde travaillait dur pour accomplir quelque chose de bien et qui ait du sens », aurait insisté Adam Rosendorff. Le médecin estime avoir « fait une erreur » et dit vouloir « aider » son ancienne patronne.

Pour les avocats d'Elizabeth Holmes, l'intervention d'Adam Rosendorff justifie la tenue d'un nouveau procès, notamment parce qu'il « a produit un témoignage mensonger devant le jury ».

Si le juge refusait d'ordonner un nouveau procès sur la seule base de ces nouveaux éléments, la défense demande, a minima, une nouvelle audition d'Adam Rosendorff pour préciser la teneur de ses propos.

L'objet d'une mini-série diffusée sur Disney+

La chute de la startup avait fait grand bruit. Elizabeth Holmes est devenue l'un des symboles des dérives de la culture de la Silicon Valley. Elle avait fondé Theranos en 2003, à l'âge de seulement 19 ans. Son charisme et son assurance, ainsi que le fait d'être une rare femme dans un monde essentiellement masculin, lui avaient permis d'attirer célébrités et investisseurs de premier plan au chevet d'une entreprise qui se révélera être un château de cartes, incapable de produire des résultats concluants.

Une histoire qui n'aura pas tardé à devenir l'objet d'une mini-série - un film devrait aussi sortir - diffusée le 20 avril dernier sur Disney+. « The Dropout » montre comment cette entreprise, valorisée jusqu'à 9 milliards d'euros, a été construite sur un brevet frauduleux. La mini-série compte huit épisodes, bientôt une deuxième saison ?

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