Emmanuel Macron reçoit Giorgia Meloni pour relancer la relation franco-italienne, encore mouvementée

Par latribune.fr  |   |  570  mots
Giorgia Meloni sera reçue à l'Elysée par Emmanuel Macron ce mardi. (Crédits : REMO CASILLI)
La cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, sera reçue à l'Elysée par Emmanuel Macron ce mardi. Si la préparation du Conseil de l'Europe qui se tiendra à Bruxelles fin juin sert de motif à cette rencontre, la recherche d'apaisement, quelques semaines après les propos controversés du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, sur la politique migratoire menée par Rome fera également toile de fond pour cette entrevue.

Emmanuel Macron doit recevoir à Paris la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, a annoncé ce lundi 19 juin le palais de l'Elysée. Cette rencontre, permettra d'évoquer « les relations bilatérales » et la « mise en œuvre du Traité du Quirinal », signé en 2021 et qui structure la relation franco-italienne. Emmanuel Macron et Giorgia Meloni « aborderont les questions européennes et profiteront de cet entretien pour préparer le Conseil européen qui se tiendra à Bruxelles le jeudi 29 et vendredi 30 juin prochain », selon l'Elysée.

« Il sera aussi question du sommet de l'Otan qui se tiendra à Vilnius, en Lituanie, le mardi 11 et mercredi 12 juillet 2023. Leurs échanges seront l'occasion de réaffirmer leur soutien commun à l'Ukraine », indique la présidence française.

C'est la première visite en France de Giorgia Meloni depuis son élection à l'automne 2022. Les deux dirigeants s'étaient rencontrés de manière informelle à Rome juste après sa nomination, puis lors de réunions bilatérales en marge d'événements internationaux. Quelques turbulences avaient, depuis, ébranlé la relation franco-italienne. Le 4 mai dernier, invité de RMC, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait jugé Georgia Meloni « incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue ».

Recherche d'apaisement

Les propos du ministre avaient provoqué de vives réactions dans la péninsule, jusqu'à provoquer l'annulation de la visite du chef de la diplomatie italienne, Antonio Tajani le soir même à Paris.

« C'est une insulte gratuite et vulgaire adressée à un pays ami, allié » et « quand quelqu'un offense de façon gratuite une autre personne le minimum est qu'elle présente ses excuses », avait enchaîné l'ancien président du Parlement européen dans un entretien au quotidien Il Corriere della Sera.

De fait, l'immigration constitue un dossier brûlant entre les deux pays. Les tensions avaient éclaté en novembre lorsque l'Italie avait refusé d'accueillir un navire de l'ONG SOS Méditerranée avec 200 migrants à bord. Par ailleurs, les tentatives de passage par les Alpes, en hausse en 2022 selon l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), ont participé à cette accroissement des tensions.

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Depuis la sortie de Gérald Darmanin, Paris et Rome s'efforcent d'apaiser les choses. Fin mai, les chefs de la diplomatie française, Catherine Colonna, et italienne, Antonio Tajani, s'étaient entretenus à Rome dans un climat décrit comme « chaleureux » et « très cordial ». Début juin, Emmanuel Macron avait également affiché une certaine complicité avec son homologue italien, Sergio Mattarella. La présidence française avait insisté sur les « liens exceptionnels qui unissent les deux pays ». La rencontre entre Emmanuel Macron et Giorgia Meloni ce mardi sera l'occasion de prolonger la politique d'apaisement entamée par les deux pays.

Rome pour l'exposition universelle de 2030

A Paris, Giorgia Meloni défendra également la candidature de Rome à l'organisation de l'Exposition universelle de 2030, a-t-on appris de sources diplomatiques. Elle doit « participer à l'assemblée générale du Bureau international des expositions et présenter la candidature de Rome pour accueillir l'exposition universelle de 2030 », ont précisé ces sources à l'AFP.

La capitale italienne est en compétition avec Busan (Corée du Sud), Ryad (Arabie Saoudite) et Odessa (Ukraine). Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, et le président de Corée du Sud, Yoon Suk Yeol, sont également présents en France pour le même motif.

(Avec AFP)