Italie : Giorgia Meloni prend ses fonctions, l'extrême droite en Europe applaudit

La dirigeante d'extrême droite Giorgia Meloni a prêté serment samedi en tant que première femme présidente du Conseil des ministres italien. Elle va devoir affronter une inflation vertigineuse tandis que la crise énergétique se prolonge partout sur le Vieux continent.
Giorgia Meloni i a prêté serment samedi en tant que première femme présidente du Conseil des ministres italien.
Giorgia Meloni i a prêté serment samedi en tant que première femme présidente du Conseil des ministres italien. (Crédits : Reuters)

Après les élections de fin septembre, la dirigeante d'extrême droite a prêté serment samedi en tant que première femme présidente du Conseil des ministres italien. "Je jure d'être fidèle à la République", a déclaré Giorgia Meloni, avant de serrer la main du président italien Sergio Mattarella. Le nouvel exécutif italien qui succède à Mario Draghi entame son mandat en plein ralentissement économique en Europe. Le resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) pourrait avoir des répercussions significatives sur la gestion de la dette publique à Rome.

Dette et inflation

 C'est au palais romain du Quirinal que Mme Meloni, benjamine de ce gouvernement, et ses 24 ministres - dont seulement six femmes - ont "juré de respecter la Constitution et les lois" devant le président Sergio Mattarella.

La Romaine de 45 ans, qui a remporté une victoire historique aux législatives du 25 septembre, a réussi à donner de la respectabilité à son parti post-fasciste Fratelli d'Italia pour accéder au pouvoir exactement un siècle après Mussolini, dont elle fut une admiratrice.

De nombreux défis l'attendent, essentiellement économiques, à commencer par l'inflation et la dette dont le ratio est le plus élevé de la zone euro après la Grèce. Le retour de l'inflation complique grandement la tâche du gouvernement et de la Banque centrale européenne (BCE).

Giorgia Meloni, dispose avec ses partenaires de coalition, le dirigeant populiste de la Ligue antimigrants Matteo Salvini et le chef déclinant de Forza Italia Silvio Berlusconi, de la majorité absolue tant à la Chambre des députés qu'au Sénat.

La composition du nouveau gouvernement reflète le désir de rassurer les partenaires de Rome, inquiets face à l'arrivée au pouvoir en Italie, pays fondateur de l'Europe, du chef de gouvernement le plus eurosceptique depuis la Deuxième Guerre mondiale.

Mme Meloni a ainsi nommé aux Affaires étrangères, avec le titre de vice-Premier ministre, l'ex-président du Parlement européen Antonio Tajani, tandis que Giancarlo Giorgetti, un représentant de l'aile modérée de la Ligue, déjà ministre dans le gouvernement sortant de Mario Draghi, hérite du portefeuille de l'Economie.

"Vous n'êtes pas seul"

 La tâche de Mme Meloni s'annonce toutefois ardue d'autant que sa coalition montre déjà des fissures. MM. Salvini et Berlusconi renâclent à accepter l'autorité de Giorgia Meloni, dont le parti a remporté 26% des voix aux élections, contre 8% pour Forza Italia et 9% pour la Ligue.

Elle-même atlantiste et favorable au soutien à l'Ukraine face à la Russie, Mme Meloni a dû affronter cette semaine les propos polémiques de M. Berlusconi, qui a affirmé avoir "renoué" avec Vladimir Poutine et imputé à Kiev la responsabilité de la guerre.

Mme Meloni a rectifié le tir en affirmant que l'Italie fait "pleinement partie et la tête haute" de l'Europe et de l'Otan. Un message bien reçu à Washington, Kiev et à l'Otan dont le secrétaire général Jens Stoltenberg a adressé ses "félicitations" à Mme Meloni. Le président américain Joe Biden a dit samedi avoir "hâte" de travailler avec elle.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est dit sur Twitter "impatient de continuer la coopération fructueuse". "Vous n'êtes pas seul!", lui a répondu Mme Meloni : "L'Italie sera toujours aux côtés du courageux peuple ukrainien qui se bat pour sa liberté et une paix légitime".

Tandis que l'extrême droite et les conservateurs européens se réjouissaient d'un jour "historique", le chancelier allemand Olaf Scholz a félicité Giorgia Meloni en italien. Les deux autres grandes capitales européennes, Paris et Madrid, ont gardé le silence. Mais Emmanuel Macron, qui se rend dimanche à Rome où il rencontrera le pape et prononcera un discours sur la paix, pourrait en profiter pour rencontrer Mme Meloni, même si aucun entretien n'est prévu à ce stade.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 24/10/2022 à 12:06
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Madame Meloni n'est pas d'extrême droite. Marre de ces anathèmes de gauche !!!

à écrit le 23/10/2022 à 19:11
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C'est quoi la plaisanterie ? Lisez son programme : elle se couche dès le début devant l'UE et l'OTAN, faisant allégeance à l'état profond US ! On ne peut pas faire plus laquais ! Et le seul fait que ses copains l'applaudissent démontre juste qu'ils e...

le 24/10/2022 à 11:21
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a ceux qui sont au pouvoir et a ceux qui l'ont ete si votre travail n'est pas celui demandé par les electeurs. et que vous realise que ce qui vous convient alors oui mme lepen a un boulvard il ne s'agit pas de definir a votre convenance le bien ...

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