En Israël, Stéphane Richard (Orange) fait son mea-culpa

Par latribune.fr  |   |  433  mots
Au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, le PDG d'Orange a assuré que ses propos avaient été "déformés et mal compris" et qu'il avait été "personnellement ébranlé devant l'effet produit par les malentendus et les distorsions".
En déclarant être prêt à abandonner une partie de ses activités en Israël, Stéphane Richard, le Pdg d'Orange, alors en déplacement en Egypte la semaine dernière, avait provoqué un tollé. C'est en urgence qu'il s'est rendu à Jérusalem (Israël) pour tenter d'éteindre l'incendie diplomatique. Il a été reçu par le Premier ministre Benyamin Nétanyahou, vendredi matin.

Les excuses vont-elles permettre de faire retomber la tempête qui s'est abattue sur le groupe ? Stéphane Richard, le Pdg d'Orange, a assuré au Premier ministre Benjamin Netanyahu, regretter "profondément" la vive controverse causée en Israël  la semaine dernière, à la suite de ses déclarations en Egypte, indique le groupe dans un communiqué ce vendredi 12 juin :

"J'ai été personnellement et profondément ébranlé devant l'effet produit par les malentendus et les distorsions auxquels ont donné lieu mes récentes déclarations sur la mise en oeuvre de notre stratégie de marque ici [en Israël]. Je regrette profondément l'impact résultant du contexte et de l'interprétation de ces déclarations."

Le Pdg d'Orange a aussi tenu à mettre un terme à la polémique:

"Cette rencontre est pour moi l'occasion de dire avec clarté et sans ambiguïté qu'Orange ne prend part à aucun boycott en Israël ou ailleurs."

La petite phrase avait déclenché un tollé diplomatique

L'affaire avait éclaté le 3 juin : Stéphane Richard est alors en déplacement au Caire, en Egypte. Le rendez-vous est stratégique, le pays, qui représente 2,9% de ses ventes globales, est un marché porteur.

Mais, lors d'une conférence de presse, le  Pdg d'Orange lâche une petite phrase, rapportée par l'AFP, qui va provoquer un tollé médiatique. "Je suis prêt à abandonner demain matin" [les liens avec Partner].

Dans l'état hébreu, ces mots passent mal. Aussitôt, le patron d'Orange est accusé de prendre part au boycott d'Israël. Et c'est Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française qui doit éteindre l'incendie deux jours après dans un communiqué :

"S'il appartient au président du groupe Orange de définir la stratégie commerciale de son entreprise, la France est fermement opposée au boycott d'Israël."

Partner, un partenaire controversé

Le groupe de télécoms français n'a pas d'activité de communications en Israël, mais il est lié par contrat à l'opérateur israélien Partner Communications à qui il permet d'utiliser sa marque et son image en échange d'une redevance. Un accord datant de 1998 a été renouvelé en avril dernier pour durer jusqu'en 2025.

Pourtant, Orange souhaite y mettre un terme depuis plusieurs années. Il faut dire que ce partenaire est contesté. Fin mai, cing ONG et deux syndicats avaient vivement critiqué, dans un rapport, les activités de Partner dans les territoires palestiniens, et demandé au groupe Orange "de communiquer publiquement sa volonté de désengagement et de dénoncer les atteintes aux droits humains commises par Partner".