Etats-Unis : l'emploi menacé par les visas d'immigrés qualifiés

Par latribune.fr  |   |  335  mots
Pour toucher leurs indemnités de licenciement, les salariés de Disney ont été obligés de former les remplaçants.
En octobre dernier, 250 informaticiens ont été licenciés et remplacés par du personnel indien dans les parcs à thème Disney en Floride. Suite à cette affaire, un sénateur démocrate avait demandé au département de sécurité intérieure d'ouvrir une enquête sur les "dérives potentielles" de ces visas.

Des milliers d'informaticiens et d'ingénieurs américains pourraient perdre leurs postes cet été. Chaque année, près de 85.000 immigrés qualifiés obtiennent des visas temporaires pour travailler outre-Atlantique, et selon la loi fédérale, ces employés étrangers doivent bénéficier du même salaire qu'un Américain pour le même travail,

Pas d'indemnités de licenciement sans formation

Cependant, selon le New York Times, les entreprises disposent de plusieurs méthodes pour contourner cette règle.

 L'utilisation de ces visas temporaires permet aux entreprises d'économiser entre 25% et 49% en coûts salariaux, assure Ron Hira, professeur d'administration publique.

En octobre dernier, dans le célèbre parc d'attractions Disney en Floride, environ 250 informaticiens ont été licenciés et remplacés par du personnel indien envoyé par HCL America, un sous-traitant spécialisé dans ce type de contrat.

Le comble ? Pour obtenir leurs indemnités de licenciement, les salariés américains ont été obligés de former les nouveaux arrivants, souvent jeunes et peu expérimentés.

Lobbying et "dérives potentielles"

Suite au reportage du quotidien américain sur Disney, Nelson Bill, sénateur démocrate de Floride, avait demandé au département de la Sécurité intérieure d'ouvrir une enquête. Dans une lettre adressée au secrétaire à la Sécurité intérieure, M. Nelson demande d'examiner les "dérives potentielles"  des visas H-1B.

"Ce programme a été créé pour combler les postes où il y avait une pénurie de main-d'œuvre, pas pour prendre les emplois des autres", a-t-il déclaré.

Invoquant un énorme manque de programmeurs informatiques américains qualifiés, Facebook, Google ou Microsoft feraient état de la même démarche, en procédant par exemple à du lobbying pour augmenter le quota de ces visas, affirme le journal.

Et ces cas ne sont pas isolés: en 2014, un fournisseur d'électricité de Californie avait ainsi remplacé 540 de ses employés du service informatique, ayant recours à deux sous-traitants indiens.