Etats-Unis : l'endettement des étudiants bénéfique pour l'économie ?

Par latribune.fr  |   |  339  mots
Le rapport assure que "la dette étudiante est un investissement en capital humain qui se traduit par de meilleurs revenus et une meilleure productivité".
Un rapport officiel américain suggère que l'énorme dette des élèves américains contractée pour poursuivre leurs études a des retombées bénéfiques pour l'économie du pays.

C'est un rapport des conseillers économiques de la Maison Blanche qui va à contre-courant des discours habituels sur l'endettement des étudiants américains. Intitulé "Investir dans l'éducation supérieure : bénéfices, challenges, et état de la dette étudiante", il assure que la dette n'est pas un souci pour l'économie américaine, mais au contraire que c'est... une aide.

Aux Etats-Unis, les étudiants ont pour habitude de contracter un prêt pour financer leurs études. Or le montant cumulé de ces prêts atteint aujourd'hui quelque 1.300 milliards de dollars. Comme l'explique Josh Mitchell, du Wall Street Journal, "la conclusion du rapport va surement ulcérer les nombreux défenseurs des étudiants et les lobbys qui assurent que la dette est un vrai fardeau pour l'économie".

Distinction entre étudiants

Comment le rapport arrive-t-il à cette conclusion contre-intuitive ? Il commence par établir une distinction entre les "Graduates" à savoir les diplômés, et les "Dropouts", les "décrocheurs", ceux qui arrêtent leurs études avant l'obtention du diplôme.

Selon Josh Mitchell, ces diplômés, qui représentent la majorité des étudiants, et qui sont les plus lourdement endettés, "font partie de ceux qui gagnent le plus d'argent grâce à leur diplôme financé par leur prêt (...) Ils sont bien classés pour acheter une propriété (...) ils améliorent la productivité du pays grâce aux compétences acquises".

De l'autre, les "décrocheurs" "ne s'en sortent pas très bien, n'achètent pas de maison, et sont mal classés pour décrocher un crédit", mais en revanche sont beaucoup moins endettés. Autrement dit, selon le rapport, "c'est le niveau d'éducation, et pas le niveau de dette, qui est déterminant pour l'accession à la propriété".

Enfin, le rapport assure que "la dette étudiante est un investissement en capital humain qui se traduit par de meilleurs revenus et une meilleure productivité (...), l'impact macroéconomique de cette dette améliore la croissance et la productivité grâce une main d'oeuvre plus qualifiée".