Etats-Unis : les étudiants étrangers trichent cinq fois plus que les autres

Par le biais d'une étude sur une quinzaine d'universités, le Wall Street Journal a tenté d'observer le phénomène de triche à l'université, une habitude apparemment plus présente chez les étudiants étrangers.
Certains étudiants sont également prêt à débourser des centaines d'euros pour acheter des sujets en ligne.

Sur 100 travaux rendus par des étudiants étrangers, 5 sont réalisés en trichant révèle le rapport du Wall Street Journal contre seulement 1 tous les 100 devoirs rendus pour les étudiants locaux.

Payer quelqu'un pour passer l'examen à sa place, s'inspirer un peu trop d'un livre ou d'un article pour écrire sa copie, emmener quelques antisèches le jour de l'épreuve, les techniques répertoriées par le quotidien américain sont diverses et variées mais le but recherché est le même : valider son année même si cela nécessite de passer outre quelques normes éthiques.

Les étudiants chinois plus enclins à tricher?

Selon l'étude du Wall Street Jounal, toute proportion gardée, les cas de triche chez les étudiants étrangers dans les universités américaines sont en majorités repérés chez les étudiants chinois. Sur l'année académique qui se termine, 586.208 étudiants internationaux ont suivi des cours dans des universités américaines, selon le ministère américain de la sécurité intérieure. Plus de 165.000 d'entre eux étaient des étudiants chinois. La proportion d'étudiants venus de Chine pour étudier aux Etats-Unis est en continuelle hausse depuis 2012.

"La triche chez les étudiants chinois, particulièrement ceux qui ont des compétences linguistiques faibles, est un énorme problème", explique Beth Mitchneck, professeur de Géographie et développement à l'Université d'Arizona.

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D'après les témoignages recueillis par le Wall Street Journal, un nombre conséquent d'étudiants internationaux ne comprend ou n'accepte pas les standards américains en matière d'intégrité académique. Cela se ressent au niveau des normes de propriété intellectuelle par exemple. "Nos étudiants ne comprennent pas toujours ce qu'est le plagiat", déclare Chrissy Lieberman, la doyenne de l'Université d'Arizona.

Pour Paidi Shi, la vice présidente de l'Association des étudiants chinois à l'Université de Californie (campus d'Irvine), il est faux de dire que les étudiants chinois peuvent tricher sans problème dans leur pays mais "en Chine, notre culture met beaucoup de pression sur les étudiants. Nous sommes plus enclin à trouver un raccourci lorsqu'il s'agit d'avoir une bonne note", a t-elle expliqué au quotidien américain avant d'ajouter que son association s'apprêtait à lancer une campagne sur les réseaux sociaux, pour sensibiliser les jeunes à la triche.

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La pression des étudiants chinois est aussi l'explication de Qingwen Fan, présidente de l'association des étudiants chinois de l'Université de Californie, sur le campus de Davis qui estime que lorsque les jeunes Chinois commencent l'université ils veulent profiter de leur vie sociale après avoir subi beaucoup de stress au lycée. C'est à ce moment qu'ils commenceraient à tricher.

Combien sont les tricheurs?

Lorsque le Wall Street Journal a tenté de récupérer les chiffres pour estimer le nombre de fraudes enregistrées, seules 15 universités sur les 50 interrogées ont fourni leurs données. Mais la difficulté pour rendre l'étude cohérente et juste réside aussi dans l'appréciation de la triche.

Chaque université n'a pas la même façon de répertorier les cas de fraude (nombre d'étudiants ou nombre de cas répertoriés). Le rapport du Wall Street journal n'a pas chercher à creuser sous quels critères les universités avaient comptabiliser les cas de triche, ce qui incite à relativiser quelque peu les résultats obtenus par le journal.

Les étudiants étrangers rapportent gros

Si la triche des étudiants étrangers est un problème pour les universités, leur venue reste un vrai plus car la plupart des universités augmentent leur frais d'inscription pour les étudiants internationaux. Pour certaines universités, ces paiements permettent même de compenser la baisse des aides publiques.

Toutefois, Lynn Nadel, doyen de l'Université d'Arizona précise au WSJ que malgré la dépendance financière des universités à l'égard des étudiants étrangers, jamais il n'a été question de privilégier ces étudiants d'une quelconque manière.

Commentaires 2
à écrit le 06/06/2016 à 18:15
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"la plupart des universités augmentent leur frais d'inscription pour les étudiants internationaux" et c'est normal, car ils ne contribuent pas aux frais généraux de l'université :-)

le 06/06/2016 à 23:08
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Et les étudiants Américain en Europe ?

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