Fuite du gazoduc Balticconnector : après avoir soupçonné la Russie, la Finlande enquête sur un étrange navire chinois

Par latribune.fr  |   |  552  mots
Les mouvements du navire Newnew Polar Bear battant pavillon de Hongkong coïncident avec l'heure et le lieu où le gazoduc a été endommagé », a indiqué le Bureau national d'enquête dans un communiqué. (Crédits : ESTONIAN NAVY HANDOUT)
La police finlandaise enquête sur un navire chinois, dans l'affaire du gazoduc endommagé entre la Finlande et l'Estonie.

Après la Russie, la Chine. Ce vendredi, la police finlandaise a annoncé qu'un navire chinois était au cœur de son enquête sur le gazoduc entre la Finlande et l'Estonie récemment endommagé par une intervention extérieure. « Les mouvements du navire Newnew Polar Bear battant pavillon de Hongkong coïncident avec l'heure et le lieu où le gazoduc a été endommagé », a indiqué le Bureau national d'enquête dans un communiqué.

La Finlande enquête sur la fuite du gazoduc Balticconnector ayant entraîné sa fermeture le 8 octobre, les autorités ayant annoncé qu'elle avait été provoquée par une intervention extérieure, laissant craindre un possible sabotage. La police finlandaise a annoncé jeudi avoir achevé la phase d'investigations sur le site du gazoduc. « Les échantillons collectés ont été remis en vue d'une expertise », a indiqué le Bureau national d'enquêtes (NBI) dans un communiqué. Une collecte d'échantillons a nécessité plusieurs plongées à des dizaines de mètres de profondeur.

Mais une plongée supplémentaire va sans doute devoir être nécessaire. La police a confirmé que le dommage avait été causé par « une force mécanique extérieure » et qu'elle avait repéré « un objet lourd » à proximité du gazoduc. « Un énorme amas de terre récemment formé et contenant probablement un objet extrêmement lourd a été découvert dans le fond marin », a ajouté Risto Lohi, un responsable de la police. Les forces de l'ordre vont devoir tenter de récupérer l'objet pour voir s'il existe un lien avec le gazoduc endommagé.

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Des soupçons à l'égard de la Russie

Sur fonds de tension avec la Russie, des soupçons avaient été émis à l'encontre de Moscou. « C'est n'importe quoi. Franchement, je ne savais même pas que ce gazoduc existait », avait dès los déclaré le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, à l'occasion d'une conférence de presse au Kirghizstan. Le président russe avait alors estimé que les accusations à l'encontre de la Russie ont pour objectif de « dissimuler l'acte terroriste commis par l'Occident à l'encontre de Nord Stream. A détourner l'attention ».

De son côté, l'Otan a annoncé jeudi qu'elle intensifiait ses patrouilles en mer Baltique à la suite de dommages causés à des infrastructures sous-marines de membres de l'Alliance. Il y a plus d'un an, le 26 septembre 2022, quatre énormes fuites de gaz précédées d'explosions sous-marines se sont produites sur Nord Stream 1 et 2, conduites qui acheminaient l'essentiel du gaz russe vers l'Europe. Son origine reste toujours une énigme. « Nous continuons à suivre la situation de près et nous restons en contact étroit avec nos alliés, l'Estonie et la Finlande, ainsi qu'avec notre partenaire, la Suède », a déclaré le porte-parole par intérim de l'Otan, Dylan White.

Selon le gestionnaire du gazoduc finlandais, les travaux de réparation prendront « au moins cinq mois », obligeant la Finlande à s'approvisionner via son terminal de gaz naturel liquéfié flottant à Inkoo (sud). Le gaz naturel représente environ 5% de la consommation énergétique de la Finlande, essentiellement pour l'industrie et la production électrique ainsi que pour le chauffage.

(Avec AFP)

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