Proche-Orient : des milices soutenues par l'Iran font exploser en Syrie un gazoduc près d'une base américaine

Des groupes soutenus par l'Iran ont fait sauter un gazoduc dans le nord-est de la Syrie, au sein d'un territoire contrôlé par les Kurdes, près d'une base américaine.
Le bombardement du gazoduc a eu lieu dans le nord-est de la Syrie, contrôlé par les Kurdes.
Le bombardement du gazoduc a eu lieu dans le nord-est de la Syrie, contrôlé par les Kurdes. (Crédits : Reuters TV)

De quoi accentuer les tensions au Proche-Orient. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) basé en Grande-Bretagne mais disposant d'un important réseau d'informateurs en Syrie, des milices soutenues par l'Iran « ont fait exploser le gazoduc près de l'installation gazière de Conoco », dans le nord-est de la Syrie. Le directeur de l'ONG, Rami Abdel Rahman, a précisé à l'AFP que l'explosion avait eu lieu près d'une base américaine.

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Pour rappel, les forces de la coalition dirigée par les Etats-Unis, qui sont intervenues en Syrie en 2014 pour défaire le groupe Etat islamique (EI), ont établi plusieurs bases dans le pays, notamment dans le champ pétrolier d'Al-Omar, le plus grand du pays. Elles sont également installées dans une base à l'intérieur du champ gazier de Conoco, tous deux situés en territoire contrôlé par les forces kurdes. Selon la même source, l'explosion n'a pas fait de victimes. Mercredi, l'armée américaine a affirmé avoir abattu deux drones et endommagé un troisième en Irak au cours des dernières 24 heures.

Menaces sur les troupes américaines basées en Irak

Elle n'a pas précisé qui avait lancé ces drones, mais des groupes pro-iraniens ont menacé d'attaquer les troupes américaines en Irak en raison du soutien apporté par Washington à Israël dans sa guerre en cours contre le Hamas.

Ces incidents font suite au bombardement d'un hôpital dans la bande de Gaza qui a fait de nombreux morts mardi, 471 selon le ministère de la Santé du territoire palestinien, moins, d'après une note du renseignement américain dont l'AFP a pu consulter des extraits jeudi, pour qui le bilan se situe « probablement dans le bas d'une fourchette comprise entre 100 et 300 » morts. Israël a affirmé avoir des « preuves » de la responsabilité du Jihad islamique. L'armée israélienne a indiqué avoir mené en 24 heures des centaines de frappes aériennes visant selon elle des infrastructures du Hamas, alors qu'elle se prépare toujours à une offensive terrestre sur le nord de Gaza truffé de tunnels où le Hamas cache combattants et armes. « Vous voyez maintenant Gaza de loin, bientôt vous verrez Gaza de l'intérieur », a déclaré jeudi le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant lors d'une inspection des troupes stationnées près de Gaza, selon une vidéo postée sur X par la radio de l'armée.

La tension reste forte aussi à la frontière avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, allié du Hamas. L'armée libanaise a accusé Israël d'avoir tué jeudi un membre d'une « équipe de journalistes » à la frontière. Le 14 octobre, un journaliste de Reuters avait été tué, et six autres blessés de l'AFP, de Reuters et d'Al-Jazeera dans le sud du Liban. Seize journalistes palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, selon leur syndicat.

Les Palestiniens de Gaza espèrent l'arrivée de l'aide humanitaire ce vendredi

C'est dans ce contexte d'escalade du conflit que les Palestiniens de Gaza espèrent l'arrivée de l'aide humanitaire ce vendredi, après plus de dix jours de siège par Israël qui se prépare toujours à une offensive terrestre et poursuit ses bombardements contre le territoire dirigé par le Hamas. Selon la chaîne égyptienne AlQahera News, proche du renseignement égyptien, le point de passage de Rafah, entre l'Egypte et la bande de Gaza, le seul qui ne soit pas contrôlé par Israël, doit en effet ouvrir aujourd'hui. Le président américain, Joe Biden, en visite mercredi en Israël, avait affirmé avoir obtenu du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi de « laisser jusqu'à 20 camions traverser » la frontière, un nombre totalement insuffisant selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le président égyptien et le roi Abdallah II de Jordanie ont réclamé jeudi « l'arrêt immédiat » du conflit et accusé Israël d'infliger à la bande de Gaza une « punition collective » visant à « affamer » les Palestiniens et à les « forcer au déplacement ».

(Avec AFP)

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