Fuite du dernier gazoduc finlandais : les réparations prendront au moins cinq mois

L'institut de sismologie norvégien Norsar a détecté une « explosion probable » dans la nuit de samedi à dimanche dans la zone de la mer Baltique où se situe le Balticconnector, le gazoduc objet d'une fuite entre la Finlande et l'Estonie. La Finlande, qui a reçu le soutien de l'Otan, soupçonne une intervention extérieure, sans pour autant être en mesure de la démontrer.
La Finlande a reçu l'appui de l'Otan, dont elle est devenue membre en avril après des décennies de neutralité.
La Finlande a reçu l'appui de l'Otan, dont elle est devenue membre en avril après des décennies de neutralité. (Crédits : DADO RUVIC)

Cinq mois. C'est le temps minimum que prendront les réparations du gazoduc finlandais connecté à l'Estonie, a expliqué Gasgrid, le gestionnaire de ce gazoduc baptisé Balticconnector. Dimanche, son fonctionnement a été interrompu dimanche en raison d'une fuite, rendant inopérant le dernier gazoduc en service du pays après l'arrêt des importations russes. Mardi, la Finlande a annoncé mardi qu'elle soupçonnait qu'une intervention extérieure soit à l'origine de la fuite sur le gazoduc connecté à l'Estonie. « Il est probable que les dommages causés au gazoduc et au câble de télécommunications résultent d'une activité extérieure », a déclaré le président finlandais, Sauli Niinistö, dans un communiqué.

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« L'institut de sismologie norvégien Norsar a détecté une explosion probable au large de la côte finlandaise de la mer Baltique à 01H20 (22H20 GMT, ndlr) le 8 octobre 2023 », avait écrit l'institut norvégien indépendant de recherche sismologique sur son site. Il ajoutait que les secousses enregistrées par des stations finlandaises, situer à 20 km au nord de Paldiski en Estonie, sont « bien moindres » que l'explosion enregistrée lors de l'épisode Nord Stream avant de souligner que des incertitudes demeurent sur la localisation et la magnitude.

La situation du système gazier finlandais est fiable

Gasgrid, gestionnaire du gazoduc, a assuré être en mesure de préparer « des plans de réparation » et un calendrier des travaux, une fois l'origine de la fuite établie. Entre-temps, la situation du système gazier finlandais est stable et l'approvisionnement par le terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) flottant à Inkoo est assuré, a souligné l'entreprise d'Etat dans un communiqué. Le gaz naturel, qui représente environ 5% de la consommation d'énergie de la Finlande, est utilisé principalement dans l'industrie et la production combinée de chaleur et d'électricité.

Interrogé sur une possible implication de la Russie, le Premier ministre finlandais, Petteri Orpo a mis en garde contre toute conclusion prématurée. « Il est important d'enquêter de façon approfondie et de rassembler toutes les informations disponibles, et de ne pas tirer de conclusions hâtives à ce stade », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

 « L'ampleur des dommages est telle qu'ils ont dû être causés par une force, qui n'était pas, par exemple, un plongeur ou un petit robot sous-marin, les dommages sont plus massifs », a insisté pour sa part le ministre estonien de la Défense, Hanno Pevkur, au cours d'une conférence de presse. De son côté, Timo Kilpeläinen, responsable des enquêtes au Bureau national d'enquêtes (NBI), a affirmé « qu'il n'y pas d'indications (pour dire) que des explosifs ont été utilisés ». Outre le gazoduc, une « perturbation » affecte le câble de télécoms sous-marin reliant la Finlande et l'Estonie via le golfe de Finlande, mais aucun client n'était touché, selon l'opérateur de télécoms Elisa.

La Finlande et l'Estonie soutenues par l'Otan et l'Europe

La Finlande a reçu l'appui de l'Otan, dont elle est devenue membre en avril après des décennies de neutralité. Le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, a dit être en contact avec le président finlandais et être prêt à soutenir le pays. « L'Otan partage les informations et se tient prête à soutenir les Alliés concernés », a-t-il sur X (ex-Twitter). L'Alliance rappelle en outre qu'elle « s'emploie à renforcer la sécurité des infrastructures sous-marines ».

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré qu'elle « condamnait fermement tout acte de destruction délibérée d'infrastructure essentielle », après des entretiens avec les Premiers ministres finlandais et estonien. « L'enquête repose sur l'hypothèse d'un éventuel acte délibéré. Nous sommes pleinement solidaires de la Finlande et de l'Estonie ». Le président du Conseil européen, Charles Michel, a quant à lui apporté « tout son soutien et sa solidarité » aux deux pays touchés et a souhaité « une enquête complète », dans un message sur X.

Il y a plus d'un an, le 26 septembre 2022, quatre énormes fuites de gaz précédées d'explosions sous-marines se sont produites sur Nord Stream 1 et 2, conduites qui acheminaient l'essentiel du gaz russe vers l'Europe. Aucune des trois enquêtes judiciaires ouvertes séparément par l'Allemagne, la Suède et le Danemark n'a encore abouti. Plusieurs pays, dont la Russie, l'Ukraine et les Etats-Unis, ont été accusés d'en porter la responsabilité mais tous s'en sont défendus.

Commentaires 2
à écrit le 12/10/2023 à 8:22
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"Cet acharnement des Russes a se détruire eux mêmes souligne leur désespoir" J'ai trouvé un titre qui sonne bien pour un article de notre presse libre , j'en cherche d'autres !

à écrit le 11/10/2023 à 8:39
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C'est certainement la faute à la france insoumise !

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