G20 : accord sur l'entrée de l'Union africaine, pas sur l'Ukraine et le climat

Par latribune.fr  |   |  470  mots
Narendra Modi ce samedi au G20. (Crédits : Reuters)
Le G20 a confirmé l'entrée dans son cénacle de l'Union africaine qui représente 55 pays du continent. La déclaration finale ne parle pas d'« agression » russe en Ukraine et évoque a minima la lutte contre le réchauffement climatique.

A défaut de se mettre d'accord sur l'Ukraine ou le climat, les dirigeants du G20, réunis en Inde, font le choix d'accueillir davantage de membres à leur table. Le G20 a en effet accueilli officiellement samedi l'Union africaine (UA), qui représente 55 pays, dans son cercle, main tendue à l'Afrique et à l'Inde, hôte cette année du sommet, qui s'affiche comme leader des pays du Sud. La décision du G20 a été chaleureusement saluée en Afrique. Le continent n'était jusque-là représenté au G20 que par un seul Etat, l'Afrique du Sud.

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Cette intégration va donner « une voix et une visibilité » à l'Afrique, et lui permettra de faire valoir ses intérêts et ses points de vue au sein de l'instance, a souligné samedi le président kényan William Ruto. « En tant que continent, nous nous réjouissons de faire davantage avancer nos aspirations sur la scène mondiale, en utilisant la plateforme du G20 », a aussi réagi sur X (anciennement Twitter) la présidence du Nigeria, également invitée à la réunion de Delhi.

Fragile consensus

Le Premier ministre indien Narendra Modi est également parvenu à faire adopter une déclaration finale même si trouver un consensus au sein du G20 s'avère ardu tant les pays divisés sur les sujets brûlants de l'Ukraine et du climat. Si la déclaration finale dénonce ainsi l'« emploi de la force » pour obtenir des gains territoriaux, le texte ne parle pas d' « agression » russe en Ukraine, expression qu'avait utilisée en 2022 le communiqué de fin du sommet du G20 à Bali. « En ce qui concerne l'agression de la Russie contre l'Ukraine, le G20 n'a pas de quoi être fier », a fustigé le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko.

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Sur le volet du climat, les chefs d'Etat du G20 n'ont même pas fait état de leur désaccord sur la réduction des énergies fossiles, comme l'avaient fait leurs ministres de l'Energie en juillet à Goa. Ils se sont contentés d'appeler à « accélérer les efforts vers la réduction de la production d'électricité à partir de charbon » non accompagnée de dispositifs de captage ou de stockage de carbone. Cela exclut de facto le gaz et le pétrole. « C'est un terrible message envoyé au monde, en particulier aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables, qui souffrent le plus du changement climatique », a regretté Friederike Roder, vice-présidente de l'ONG Global Citizen, alors que les pays du G20 sont responsables de 80% des émissions de gaz à effet de serre.