George Soros cède son empire à son fils Alexander, farouche opposant de Donald Trump

Par latribune.fr  |   |  516  mots
George Soros, 92 ans, s'appête à passer le relais à son fils Alexander. (Crédits : Luke MacGregor)
Le milliardaire et philanthrope américain George Soros est en train de donner le contrôle de son empire à son fils Alexander Soros qui veut notamment lutter contre la possibilité d'un retour de Donald Trump au pouvoir.

A 92 ans, George Soros entreprend de passer les rênes de son organisation à l'un de ses fils, Alexander, 37 ans. Détesté des ultra-conservateurs, cible régulière d'attaques aux relents antisémites, le milliardaire a commencé à créer dans les années 1980 un réseau de fondations (« Open society foundations » ou OSF) qui investit dans le monde entier en faveur de diverses causes, des réformes de l'économie et de la justice, aux droits des minorités et des réfugiés et à la liberté d'expression.

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En mai dernier, Elon Musk n'a pas hésité à accuser George Soros de « haïr l'humanité », le comparant à Magneto, un méchant de bande dessinée qui figure dans la série X-Men de Marve. Une sortie qui était intervenue après que le fonds d'investissement créé par George Soros a révélé ne plus détenir d'actions Tesla.

Le jeune Soros inquiet à l'idée d'un retour de Donald Trump

Dans une interview au Wall Street Journal publiée dimanche, ce dernier explique qu'il est « plus politique » que son père et qu'il s'inquiète à l'idée que l'ancien président républicain Donald Trump puisse être réélu à la Maison blanche en 2024. « J'aimerais beaucoup que l'argent ne joue pas un rôle aussi important en politique, mais tant que l'autre côté le fait, nous allons devoir continuer à le faire aussi », a-t-il dit au quotidien économique.

Sous sa direction, l'OSF devrait continuer dans la même voie - soutien aux démocraties, à des personnalités politiques de la gauche américaine - mais aussi y ajouter d'autres causes comme le droit à l'avortement ou l'égalité des sexes.

Alexander Soros a été élu président du conseil d'administration des fondations en décembre et dirige désormais les activités politiques rassemblées au sein du « super PAC », structure qui verse des fonds aux campagnes de candidats politiques. C'est le seul membre de la famille à faire partie du comité d'investissement du Soros Fund Management, la firme qui supervise les fonds, selon le WSJ. L'essentiel des 25 milliards de dollars dont elle est dotée iront à l'OSF dans les années qui viennent et 125 millions de dollars ont été mis de côté pour le super PAC.

« Notre camp doit se montrer plus patriotique et inclusif »

Alexander Soros a précisé vouloir s'impliquer plus aux Etats-Unis que son père. Il soutient des programmes encourageant les électeurs latinos et afro-américains à voter, et appelle les élus démocrates à mieux communiquer. « Notre camp doit se montrer plus patriotique et inclusif », a-t-il ainsi déclaré. « Ce n'est pas parce que quelqu'un vote pour Trump qu'il est perdu ou raciste. »

En janvier 2018, George Soros, alors âgé de 87 ans, avait déjà étrillé lors du sommet de Davos l'administration Trump, « un danger pour le monde ». Il s'en était aussi pris à la Russie de Vladimir Poutine, « Etat mafieux » dans la salle de réception d'un grand hôtel de la très chic station de ski suisse.

 (Avec AFP)