Grèce : après Fitch et Sandard & Poor's, Moody's aussi abaisse la note

Par latribune.fr  |   |  550  mots
Selon Moody's, même en cas d'accord, des risques persisteraient sur les perspectives financières du pays.
L'agence de notation craint que le gouvernement grec ne parvienne pas à un accord avec ses créanciers officiels à temps pour rembourser sa dette. Elle a attribué à Athènes une note Caa2 avec perspective négative.

Les incertitudes pesant sur un accord d'Athènes avec ses créanciers ont valu à la Grèce une dégradation de sa note mercredi 29 avril. L'agence de notation Moody's l'a abaissée à de Caa1 à Caa2, ce qui creuse la position de la dette du pays dans la catégorie des obligations présentant un très fort risque de crédit tout en la maintenant encore au-dessus de ce qui constituerait une situation de défaut.

La perspective accordée par Moody's à cette nouvelle note reste négative, c'est à dire que l'agence pourrait la baisser encore davantage si la situation ne se débloquait pas.

Un "environnement politique national fragile"

La décision de Moody's fait suite à un examen qui avait débuté en février dernier après l'accession au pouvoir du parti de gauche radicale Syriza. Depuis, les négociations entre la Grèce et le FMI, la BCE et l'Union européenne sur un programme de réformes se sont enlisées.

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Moody's a invoqué "les risques élevés qui pèsent sur le point de savoir si le gouvernement grec parviendra à un accord avec ses créanciers officiels en temps voulu pour faire face à ses remboursements sur sa dette". L'agence new-yorkaise invoque également les risques qui subsisteraient, même en cas d'accord, sur les perspectives financières du pays en raison "de l'affaiblissement de l'économie et de l'environnement politique national fragile".

Les négociations n'ont atteint que "de faibles résultats"

La Grèce négocie actuellement un programme de réformes pour obtenir la dernière tranche de 7,2 milliards d'euros du programme d'aide que lui ont accordé ses partenaires européens et internationaux. Des négociations se sont ouvertes mercredi à Bruxelles et doivent se poursuivre jeudi entre des représentants d'Athènes et ses créanciers.

"Les négociations entre les créditeurs officiels (...) et le gouvernement grec ne semblent avoir abouti qu'à de faibles résultats ces deux derniers mois", souligne Moody's, qui estime que les positions des deux parties "restent éloignées sur les objectifs principaux sans perspective d'accord sur un nouveau paquet financier".

Athènes doit rembourser quelque 750 millions d'euros au Fonds monétaire international (FMI) en mai mais risque de manquer de liquidités pour honorer cette échéance en l'absence de tout nouveau versement d'aide.

"Le potentiel pour un accident politique a augmenté"

"Les deux parties ont réaffirmé leur souhait de parvenir à un accord qui éviterait un défaut grec et il y a des indications selon lesquelles le processus a pris récemment un caractère d'urgence avec un changement dans l'équipe de négociateurs grecque"", reconnaît toutefois Moody's.

Cependant, selon l'agence, "le résultat final sera dicté principalement par des décisions politiques prises à la fois au niveau européen et en Grèce et, pour cette raison, le résultat de ces décisions est très incertain et le potentiel pour un accident politique se traduisant par un défaut de la Grèce sur sa dette a augmenté".

Les deux autres grandes agences de notation viennent aussi d'abaisser la note de la Grèce, Fitch le 27 mars et Standard & Poor's le 15 avril.

(Avec AFP)