Guerre en Ukraine : le chef de la diplomatie chinoise va rencontrer Vladimir Poutine

Par latribune.fr  |   |  627  mots
Alors que le président des États-Unis s'est rendu à Kiev ce lundi pour rencontrer le président ukrainien, la Chine a annoncé l'envoi prochain de son chef de la diplomatie, Wang Yi, à Moscou pour discuter avec le gouvernement russe. Le haut représentant chinois a déjà rencontré à plusieurs reprises le maître du Kremlin (ici, le 5 avril 2018, à Moscou). (Crédits : Reuters)
Alors que des dirigeants américains et européens ont menacé la Chine de représailles si cette dernière venait à livrer des armes à la Russie, Wang Yi le chef de la diplomatie chinoise va rencontrer le président russe, d’après une source diplomatique.

La Chine va-t-elle franchir une « ligne rouge » en vendant des armes à la Russie, comme a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell? C'est une question qui est actuellement dans la tête de nombreux dirigeants occidentaux à l'heure où Wang Yi, le chef de la diplomatie chinoise est attendu en visite à Moscou dans les prochains jours pour des discussions sur un éventuel plan de paix en Ukraine.

Une source diplomatique a déclaré que Wang Yi n'était pas encore arrivé dans la capitale russe mais qu'il y était attendu sous peu et qu'il discuterait des idées chinoises pour un règlement politique du conflit ukrainien ainsi que de questions bilatérales. De son côté, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a confirmé la visite, sans pour autant donner de date précise.

« Nous n'excluons pas une rencontre entre M. Wang et le président (Poutine), l'ordre du jour est clair et très étendu, il y a donc beaucoup de sujets à discuter  », a-t-il déclaré aux journalistes

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Tensions autour d'une alliance russo-chinoise

Les liens entre Pékin et son voisin du nord inquiètent en effet l'occident qui craint une livraison d'armes chinoises à la Russie, laquelle ferait alors craindre une escalade dans le conflit en Ukraine, avec le risque d'une confrontation entre la Russie et la Chine d'un côté et l'Ukraine et les pays membres de l'Otan de l'autre.

Samedi 18 février, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, présente à Munich, a mis en question la neutralité affichée par la Chine. Les Etats-Unis sont « troublés par le fait que Pékin a approfondi ses relations avec Moscou depuis le début de la guerre », a-t-elle souligné.

« Toute démarche de la Chine visant à fournir un soutien létal à la Russie ne ferait que récompenser l'agression, poursuivre les tueries et saper davantage un ordre fondé sur des règles », a prévenu la vice-présidente.

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a lui aussi répété ce lundi 20 février, avant de rencontrer le président turc Recep Tayyip Erdogan, craindre que la Chine n'envisage de fournir des armes à la Russie.

Le même jour, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a de son côté annoncé que la livraison d'armes par la Chine à la Russie constituerait une « ligne rouge » pour l'Union européenne. Le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, « m'a dit qu'ils n'allaient pas le faire, qu'ils n'avaient pas l'intention de le faire, mais nous resterons vigilants (...) La fourniture d'un soutien létal à la Russie pour aider à sa guerre d'agression en Ukraine aurait de réelles conséquences sur nos relations avec la Chine (...). Cela poserait un vrai problème à la Chine dans ses relations avec de nombreux autres pays, pas seulement les Etats-Unis », a-t-il déclaré à son arrivée à Bruxelles pour une réunion avec les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne.

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Réponse ferme de la Chine aux inquiétudes occidentales

En réponse, Wang Wenbin, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a répondu lors d'un briefing à Pékin que « les États-Unis ne sont pas en position de faire des demandes à la Chine (...) Le partenariat global de collaboration entre la Chine et la Russie est fondé sur le non-alignement, la non-confrontation et la non-prise pour cible de tiers, et relève de la souveraineté de deux pays indépendants », a-t-il précisé avant d'ajouter :

« Nous n'accepterons jamais que les États-Unis pointent du doigt les relations sino-russes ou même qu'ils nous contraignent. »

(avec agences)