En visite surprise à Kiev, Joe Biden promet à l'Ukraine 500 millions de dollars d'aide supplémentaire

Le président des États-Unis s'est rendu à Kiev, ce lundi, lors d'une visite surprise au cours de laquelle il a rencontré son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky. Rappelant le soutien américain à l'Ukraine, il a annoncé de nouvelles aides. Une visite qui intervient alors que, la veille, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a accusé la Chine, alliée de la Russie, d'envisager de fournir des armes aux Russes. Ce qu'a dénoncé Pékin.
En visite surprise à Kiev pour rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky ce lundi 20 février, le président des États-Unis Joe Biden a martelé : « Poutine a cru que l'Ukraine était faible, et l'Occident divisé, il a juste tout faux. »
En visite surprise à Kiev pour rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky ce lundi 20 février, le président des États-Unis Joe Biden a martelé : « Poutine a cru que l'Ukraine était faible, et l'Occident divisé, il a juste tout faux. » (Crédits : Reuters)

« J'ai pensé qu'il était essentiel qu'il n'y ait aucun doute sur le soutien des Etats-Unis à l'Ukraine », a affirmé, ce lundi, Joe Biden qui s'est rendu à Kiev lors d'une visite surprise. C'est en effet dans le plus grand secret que le dirigeant américain est parti dans la nuit de dimanche à lundi des États-Unis. La Maison Blanche n'a pas précisé comment il était allé à Kiev, mais tous les dirigeants occidentaux prennent le train depuis la Pologne pour rejoindre la capitale ukrainienne.

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500 millions de dollars d'assistance supplémentaire

L'occasion pour Joe Biden d'annoncer de nouvelles aides au peuple ukrainien, à quelques jours du premier anniversaire du déclenchement de l'invasion russe, le 24 février. « Je vais annoncer la livraison d'autres équipements essentiels, notamment de munitions d'artillerie, de systèmes antiblindage et de radars de surveillance aérienne », a-t-il assuré, selon un communiqué de la Maison Blanche, avant d'évoquer, lors d'un point presse avec son homologue Volodymyr Zelensky, 500 millions de dollars d'assistance supplémentaire dont les détails seront annoncés dans les jours à venir.

De son côté, le chef de l'État ukrainien a salué les livraisons attendues de chars américains Abrams, annoncés il y a quelques semaines après de longues tergiversations et insisté sur les besoins de son armée en munitions d'artillerie d'une portée supérieure à 100 kilomètres. Washington en a promis, mais leur nombre et le calendrier de leur envoi restent incertains.

Volodymyr Zelensky a aussi confirmé avoir discuté avec Joe Biden d'armements de longue portée, un sujet « très important », car l'Ukraine a besoin de tels systèmes hautement précis pour frapper les lignes d'approvisionnement russes et surmonter son manque d'hommes et d'armements. « Cette conversation [avec le président américain, Ndlr] nous rapproche de la victoire », a-t-il assuré. D'autant que l'Ukraine fait face ces dernières semaines à une intensification des combats dans l'est de son territoire, la Russie espérant percer le front pour reprendre l'initiative après d'humiliants revers à l'automne. L'Ukraine a donc un besoin crucial de munitions de longue portée et de chars pour s'opposer à cette nouvelle offensive et pour reprendre les territoires occupés par l'armée de Moscou dans l'est et le sud.

La Russie « n'a aucune chance de gagner »

Attendu pour une visite mardi en Pologne, l'un des principaux soutiens européens de l'Ukraine, Joe a quitté la capitale ukrainienne en début d'après-midi.

Cette étape en Ukraine, première visite du président à Kiev est également la première d'un président américain en Ukraine depuis 2008. Elle suit celles de nombre de dirigeants européens dans la capitale ukrainienne et celle de Volodymyr Zelensky à Washington en décembre. Un « signe extrêmement important de soutien », a souligné ce dernier, relevant que les deux dirigeants voulaient discuter de « comment gagner (la guerre dès) cette année ».

Selon lui, le soutien militaire américain à l'Ukraine démontre que la Russie « n'a aucune chance de gagner ». Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a estimé que ce déplacement montrait que « plus personne n'a peur » de la Russie.

Le président américain a quant à lui martelé que « la guerre de conquête » du président russe Vladimir Poutine était « en train d'échouer ».

Et d'ajouter :

« Poutine a cru que l'Ukraine était faible, et l'Occident divisé, il a juste tout faux. »

Se recueillant devant un mémorial dédié aux soldats ukrainiens tués, il a exprimé son admiration pour la résistance des Ukrainiens : « C'est plus qu'héroïque. »

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La Chine accusée par les États-Unis d'envisager de fournir des armes aux Russes

Cette visite intervient alors que, la veille, le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a accusé la Chine d'envisager de lui fournir des armes à la Russie. Des craintes qu'il a répétées, ce lundi, avant de rencontrer le président turc Recep Tayyip Erdogan et affirmant avoir « partagé ces inquiétudes » ce week-end avec son homologue chinois Wang Yi à Munich, en marge de la Conférence sur la sécurité.

« La fourniture d'un soutien létal à la Russie pour aider à sa guerre d'agression en Ukraine aurait de réelles conséquences sur nos relations avec la Chine (...). Cela poserait un vrai problème à la Chine dans ses relations avec de nombreux autres pays, pas seulement les Etats-Unis, » a-t-il mis en garde. Et de conclure : « Nous espérons donc qu'ils ne s'engageront pas dans cette voie », a-t-il conclu.

La pression occidentale s'accroît sur la Chine, qui n'a jamais appuyé ni critiqué publiquement l'offensive, tout en exprimant plusieurs fois son soutien à Moscou face aux sanctions occidentales.

L'UE a signifié à la Chine que c'était la « ligne rouge » à ne pas franchir

La livraison d'armes par la Chine à la Russie constituerait une « ligne rouge » pour l'Union européenne, a également réagi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. Le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, « m'a dit qu'ils n'allaient pas le faire, qu'ils n'avaient pas l'intention de le faire, mais nous resterons vigilants », a-t-il déclaré ce lundi à son arrivée à Bruxelles pour une réunion avec les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne.

Wang Wenbin, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a qualifié les propos du secrétaire d'Etat américain de « fausses informations », ce même jour, rétorquant que ce sont les Américains qui « envoient constamment des armes sur le champ de bataille ». « Nous n'acceptons pas que les États-Unis pointent du doigt les relations entre la Chine et la Russie, et encore moins qu'ils exercent des pressions et des contraintes », a-t-il déclaré lors d'un point de presse régulier.

« La communauté internationale sait clairement qui appelle au dialogue et se bat pour la paix, et qui jette de l'huile sur le feu et encourage le conflit », a poursuivi Wang Wenbin en appelant à soutenir une proposition chinoise pour mettre fin à la guerre.

Samedi, la Chine a, en effet, affirmé qu'elle allait rendre publique dans les prochains jours une proposition pour trouver une solution politique à la guerre en Ukraine.

(Avec AFP)

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