Guerre en Ukraine : Moscou assure avoir mobilisé 300.000 réservistes

Par latribune.fr  |   |  519  mots
Selon Sergueï Choïgou, ministre de la Défense russe, 218.000 réservistes sont en cours de formation dans des camps en Russie, 41.000 autres en formation en Ukraine et 41.000 sont déjà engagés dans les combats. (Crédits : Reuters)
Cinq semaines après l'ordre de mobilisation de Vladimir Poutine, le ministre de la Défense russe dit avoir rempli l'objectif de 300.000 hommes supplémentaires sous les drapeaux. 41.000 d'entre eux servent déjà dans les zones de combat sur le sol ukrainien après une série de revers récents de l'armée russe dans l'est et le sud de l'Ukraine. Moscou intensifie ses frappes et les moyens déployés à la veille de l'hiver et de la bataille pour Kherson, la plus grosse ville contrôlée par les Russes.

Plus d'un mois après l'annonce de la mobilisation des réservistes, la Russie indique ce vendredi que la mobilisation de 300.000 réservistes est terminée. 41.000 d'entre eux sont déjà présents sur le champ de bataille. « La tâche de recruter 300.000 personnes a été accomplie », a déclaré le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, à Vladimir Poutine dans un échange retransmis dans les médias russes.

Exode de milliers de Russes appelés

Si Vladimir Poutine a loué le « patriotisme » des hommes réquisitionnés, l'ordre de mobilisation s'est aussi heurté à la résistance de certains hommes appelés sous les drapeaux. Des milliers d'entre eux ont pris le chemin de l'exode pour ne pas rejoindre les rangs de l'Armée, dégarni par les nombreuses morts de plusieurs dizaines de milliers soldats, selon les estimations occidentales et ukrainiennes. Consécutivement à l'appel des réservistes, les réservations de vols vers l'étranger et les tentatives de franchir en voiture la frontière entre la Russie et ses voisins ont considérablement augmenté.

Quant aux réservistes qui endossent l'uniforme, 218.000 réservistes sont en cours de formation dans des camps en Russie, 41.000 autres en formation en Ukraine et 41.000 déjà engagés dans les combats. Il y a cinq semaines, le 21 septembre, Vladimir Poutine avait décidé à la surprise des observateurs de décréter la mobilisation des réservistes.

Le maître du Kremlin s'était abstenu pendant les premiers mois du conflit de prendre cette mesure phare, qui implique bien davantage les civils russes, leur famille et de facto la société tout en entière dans cette guerre. Les récents revers essuyés par les militaires de carrière envoyés par Moscou l'ont convaincu d'abattre cette carte pour renforcer les moyens déjà massifs déployés par Moscou en Ukraine.

Recul de l'armée russe

Réputée largement supérieure au début de la guerre en Ukraine, l'armée russe recule depuis cet été dans l'Est et le Sud du pays dont les forces déploient une contre-offensive efficace. Les troupes de Kiev sont aux portes de la ville de Kherson où s'annonce une violente bataille pour reprendre la plus grande ville d'Ukraine contrôlée par les Russes. L'administration pro-russe a fait évacuer vers la Russie les civils présents sur place. Une partie des réservistes mobilisés devrait servir sur ce théâtre dans les prochaines semaines.

Sur le sol ukrainien, le Kremlin semble vouloir intensifier ses frappes à mesure que ses hommes perdent leurs gains territoriaux. L'artillerie et l'aviation russe ont multiplié ces dernières semaines les bombardements sur les installations électriques ukrainiennes avec des drones.

Enfin, le Kremlin continue de faire planer conjointement aux attaques aériennes la possibilité de frappes encore plus violentes, y compris nucléaires. La Russie accuse ces derniers jours l'Ukraine de fabriquer une « bombe sale », au sens de radioactive. Vladimir Poutine a même réclamé « au plus vite » une mission de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) en Ukraine. L'heure n'est pas à la désescalade.