
La situation se tend en Ukraine sur le front de l'énergie. Le président Volodymyr Zelensky a affirmé, ce mardi, que les bombardements russes avaient détruit 30% des centrales électriques du pays en un peu plus d'une semaine, soit depuis le 10 octobre. Cela a provoqué des coupures de courant « massives » à l'approche de l'hiver, a dénoncé le dirigeant, réitérant son refus de négocier avec son homologue russe Vladimir Poutine.
« La situation est critique maintenant dans tout le pays, car nos régions sont dépendantes les unes des autres », a abondé un responsable de la présidence, Kyrylo Timochenko, à la télévision, jugeant « nécessaire que tout le pays se prépare à ce qu'il puisse y avoir des pannes d'électricité, d'eau et de chauffage ».
« A l'heure actuelle, 1.162 localités (...) restent privées d'électricité », après les frappes russes des dix derniers jours a indiqué Oleksandre Khorounjy, porte-parole du service ukrainien des Situations d'urgence, ajoutant que jusqu'à 4.000 localités ont été concernées par des coupures de courant depuis le 7 octobre.
L'armée russe a confirmé mardi avoir frappé des infrastructures énergétiques en Ukraine. « Les forces armées russes ont continué de frapper avec des armes aériennes et maritimes de haute précision et à longue portée le commandement militaire et les systèmes énergétiques d'Ukraine », a indiqué le ministère russe de la Défense dans son rapport quotidien, assurant que « toutes les cibles ont été touchées ».
Plus que 10 jours de carburant pour le refroidissement de Zaporijjia
Le 8 octobre dernier, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait annoncé que la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia avait perdu sa dernière source d'alimentation électrique externe en raison de nouveaux bombardements. Le site occupé puis annexé par la Russie se procure « l'électricité dont il a besoin pour le refroidissement du réacteur et d'autres fonctions essentielles de sûreté et de sécurité nucléaires » uniquement grâce à des générateurs diesel, avait alerté l'organisme onusien dans un communiqué.
Au-delà de la pénurie d'énergie, c'est bien le risque nucléaire qui préoccupe l'AIEA. Bien que les 6 réacteurs soient à l'arrêt, ils ont, en effet, encore besoin d'électricité pour les fonctions vitales de sûreté et de sécurité nucléaires. Chaque générateur diesel de l'usine dispose de suffisamment de carburant pour environ 10 jours.
Peu avant, la Russie s'était formellement approprié la centrale de Zaporijjia dans le sud de l'Ukraine, qu'elle occupe militairement depuis début mars, selon un décret signé par Vladimir Poutine.
(Avec AFP)
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