Jérusalem, "capitale d'Israël" : Trump déroute la communauté internationale

Par latribune.fr  |   |  660  mots
Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunira vendredi à la demande de huit Etats pour débattre de la décision de Donald Trump, ont confirmé des diplomates mercredi soir.
Le président a également annoncé vouloir déménager l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem. Provoquant une controverse internationale, la décision de Trump sera discutée lors d'un Conseil de sécurité des Nations unies, ce vendredi.

Avec cette annonce, le président américain s'est à nouveau mis à dos beaucoup de monde. "L'heure est venue pour les Etats-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël", a déclaré mardi Donald Trump, lors d'une réunion de son cabinet. Il a promis de poursuivre ses efforts en vue de la conclusion d'un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens.

Et d'ajouter :

"Je pense que cela aurait dû être fait depuis lontemps. Beaucoup de présidents ont dit vouloir le faire et ne l'ont pas fait."

Le président a également demandé au département d'Etat de préparer le déménagement de Tel Aviv à Jérusalem de l'ambassade américaine en Israël.

Cette décision intervient malgré les vives réactions de pratiquement toute la communauté internationale contre cette initiative et elle rompt avec la ligne observée depuis des décennies par ses prédécesseurs.

La communauté internationale ne reconnaît pas la souveraineté d'Israël sur la totalité de la ville, qui abrite des lieux saints pour à la fois les religions juive, chrétienne et musulmane.

Macron appelle au calme

Le président français, Emmanuel Macron a réagi lors d'une conférence de presse à Alger:

"C'est une décision regrettable, que la France n'approuve pas et qui contrevient au droit international et aux résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu."

"Le statut de Jérusalem est une question de sécurité internationale qui concerne toute le communauté internationale, le statut de Jérusalem devra être déterminé par les Israéliens et les Palestiniens dans le cadre de négociations sous l'égide des Nations unies."

Le chef de l'Etat a rappelé "l'attachement de la France et de l'Europe à la solution de deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix et en sécurité dans des frontières internationalement reconnues avec Jérusalem comme capitale des deux Etats".

"Pour l'heure je lance un appel au calme, à l'apaisement et à la responsabilité de tous, nous devons éviter à tout prix les violences et privilégier le dialogue", a-t-il dit. "La France est prête avec ses partenaires à prendre toutes les initiatives utiles en ce sens."

Un jour de rassemblements pour contester

Le mouvement du Hamas a, quant à lui, appelé les Arabes et les musulmans à "s'en prendre aux intérêts américains dans la région et à se détourner d'Israël".

Pour le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas "Jérusalem est la capitale éternelle de l'Etat de Palestine."

Ainsi, l'ensemble des formations politiques palestiniennes ont appelé mercredi à l'organisation de grèves et de rassemblements pour protester contre la décision de Donald Trump.

Répondant à cet appel, le ministre palestinien de l'Education nationale a décrété que jeudi serait un jour sans école et a prié enseignants, lycéens et étudiants de participer aux rassemblements prévus dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir

Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunira vendredi à la demande de huit Etats pour débattre de la décision de Donald Trump, ont confirmé des diplomates mercredi soir.

La requête a été adressée au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, par la France, la Bolivie, l'Egypte, l'Italie, le Sénégal, la Suède, la Grande-Bretagne et l'Uruguay.

"Les Nations unies ont donné à Jérusalem un statut légal et politique particulier, que le Conseil de sécurité a demandé à la communauté internationale de respecter. C'est pourquoi nous croyons que le Conseil doit traiter de cette question dans l'urgence", a expliqué l'ambassadeur adjoint de Suède auprès des Nations unies, Carl Skau.

Cette réunion, précise la délégation française à l'Onu, se tiendra vendredi en fin de matinée, heure de New York.

(avec agence)