Joe Biden rappelle le devoir « sacré » en cas d’attaque d’un pays membre de l’OTAN

Par latribune.fr  |   |  550  mots
Les Etats-Unis et la Pologne devraient renforcer leur coopération militaire. (Crédits : Reuters)
Le président américain vient de donner des assurances quant au soutien des Etats-Unis à ses alliés européens face à la menace russe. Il a rappelé à Varsovie les liens du traité de l’OTAN et promis aux ukrainiens toute l’assistance humanitaire, économique et militaire possible. Il a surtout réaffirmé l’intégrité du territoire ukrainien.

Le président américain est en visite en Pologne pour assurer aux européens le soutien des Etats-Unis. Il doit surtout, selon la Maison Blanche, réaffirmer, lors d'un discours, les principes qui guident son action : il s'agit pour le « monde libre », de s'opposer à l'invasion de l'Ukraine par la Russie et d'arrêter les desseins du président russe Vladimir Poutine. C'est donc sur un son offensif que Joe Biden va clôturer sa visite aux troupes américaines en Pologne, après trois jours de réunions d'urgence avec les alliés du G7, du Conseil européen et de l'OTAN.

Joe Biden a notamment réaffirmé samedi à Varsovie que l'article 5 du traité de l'OTAN, stipulant que l'attaque contre un pays membre est une attaque contre tous, constitue un « devoir sacré » pour les Etats-Unis. Il a donné cette assurance lors de son entretien avec le président polonais, Andrzej Duda, dont le pays craint l'agressivité de Moscou après le déclenchement de l'invasion russe en Ukraine.

Il a même ajouté : « vous pouvez compter là-dessus » avant de citer une ancienne maxime polonaise « pour notre liberté et la vôtre ». Ce mot d'ordre remonte à une insurrection polonaise contre l'occupation par la Russie tsariste, lorsqu'il avait pour but de montrer aux Russes que le soulèvement devait aussi les libérer du despotisme des tsars. Le président américain estime que le président russe Vladimir Poutine « comptait sur la division de l'OTAN » qui ne s'est pas produite.

De son côté, Andrzej Duda a affirmé que son pays était un allié « sérieux » des Etats-Unis et évoqué la coopération à venir avec les entreprises américaines dans les projets de centrales nucléaires en Pologne et souhaité que les entreprises aéronautiques polonaises puissent participer à la fabrication des hélicoptères américains Black Hawk.

Lors d'une rencontre avec des réfugiés ukrainiens, Joe Biden a même qualifié le président Poutine de « boucher », après l'avoir accusé, quelques jours plus tôt d'être un criminel de guerre. Le point de rupture n'est donc pas loin.

Intégrité territoriale de l'Ukraine

Parallèlement, le président américain a rencontré des ministres ukrainiens Les entretiens ont notamment porté sur « l'engagement indéfectible des Etats-Unis envers la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine », a indiqué le porte-parole du Département d'Etat, Ned Price.

Les Etats-Unis ont promis à l'Ukraine « un soutien continu pour répondre aux besoins humanitaires, sécuritaires et économiques de l'Ukraine alors que l'invasion à vaste échelle du président Poutine entre dans son deuxième mois ». Ces déclarations interviennent alors que les forces armées russes semblent avoir réduit leurs ambitions militaires à la seule conquête du Donbass en Ukraine tout en maintenant Kiev et d'autres villes sous pression des bombardements.

Le président américain, qui a pris ses fonctions l'an dernier, a juré de restaurer la démocratie dans son pays, et d'unir les démocraties mondiales pour faire face aux autocrates, notamment le président russe et le dirigeant chinois Xi Jinping. L'invasion de l'Ukraine qui a débuté le 24 février met donc à l'épreuve cette promesse, quitte à relancer un air de nouvelle guerre froide, trente ans après l'éclatement de l'Union soviétique.