Daech, réfugiés... l'Union européenne relance l'adhésion de la Turquie, mais sous condition

Par latribune.fr  |   |  393  mots
Les négociations d'adhésion, ouvertes en 2005 mais bloquées depuis, ont reçu une nouvelle impulsion cet automne.
Plus de vingt-huit ans après sa demande d'adhésion à la Communauté économique européenne (CEE) et seize ans après avoir été officiellement reconnue candidate, un nouveau chapitre de négociations s'ouvre pour la Turquie. Mais Ankara doit apporter des gages à Bruxelles, notamment sur son engagement à lutter contre Daech.

L'Union européenne va ouvrir, lundi 14 décembre, un nouveau chapitre dans les négociations d'adhésion avec la Turquie, dont elle attend une meilleure coopération sur les questions de la crise migratoire et de la lutte contre l'organisation Etat islamique (EI).

L'ouverture du "chapitre 17", sur la politique économique et monétaire, est prévue lors d'une conférence intergouvernementale à Bruxelles qui débutera à 15h30, heure de Paris (16H30 GMT).

Les négociations d'adhésion, ouvertes en 2005 mais bloquées depuis, ont reçu une nouvelle impulsion cet automne lorsque les Européens ont proposé à la Turquie un "plan d'action" pour endiguer le flux de migrants qui gagnent l'UE... une proposition faite en échange de la réouverture de son dossier de candidature.

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Contre Daech, coup d'arrêt aux trafics de pétrole et aux rackets

Mais les Européens attendent également que la Turquie contrôle mieux sa frontière avec la Syrie, pour empêcher le transit des jihadistes de l'Etat islamique, et assécher le commerce de pétrole.

Ces sujets seront abordés au cours d'un déjeuner de travail avec le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, en marge de la réunion mensuelle des 28 ministres européens des Affaires étrangères, lundi à Bruxelles.

"Il fait être très ferme avec l'ensemble des partenaires sur le financement du terrorisme" qui "se fait sur place avec le racket des populations locales, mais aussi par l'exportation de produits pétroliers", a expliqué lundi le chef de la diplomatie belge Didier Reynders, en arrivant la réunion.

Le ministre belge des Affaires étrangères assurait, lui :

"Il faut des mesures pour empêcher les produits pétroliers de partir vers l'extérieur. On en parlera avec notre collègue turc comme on en parle avec d'autres pays de la région."

Quant au secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Harlem Désir, il a appelé Ankara à "contrôler la frontière entre la Syrie et la Turquie pour éviter que l'EI puisse faire venir des combattants étrangers, les former, les entraîner et ensuite les renvoyer dans d'autres pays".

Une vaste portion de la frontière turco-syrienne - quelque 100 kilomètres - est encore ouverte et... peu contrôlée, selon les Etats-Unis.

(Avec AFP)