L'Algérie augmente ses réserves d'hydrocarbures grâce à la découverte de nouveaux gisements

Par latribune.fr  |   |  544  mots
L'Algérie, dont les réserves prouvées de gaz naturel s'élèvent à près de 2.400 milliards de m3, fournissait environ 11% du gaz consommé en Europe, contre 47% pour la Russie, avant l'invasion de l'Ukraine. Il est le premier exportateur africain de gaz naturel et le 7e mondial. (Crédits : Reuters)
Sonatrach, le géant algérien des hydrocarbures, a annoncé trois découvertes de pétrole et de gaz naturel dans le Sahara dont l'une en association avec la compagnie italienne Eni. Le pays devrait augmenter ses livraisons de gaz aux pays européens qui veulent moins dépendre de la Russie.

L'Algérie, l'un des principaux fournisseurs de gaz naturel de l'Europe, augmente ses réserves d'hydrocarbures. La compagnie nationale Sonatrach a annoncé lundi avoir fait trois découvertes de pétrole et de gaz dans le Sahara algérien dont l'une en partenariat avec le groupe italien Eni.

La première exploration, réalisée par Sonatrach sur fonds propres, concerne deux réservoirs dans le périmètre de recherche - In Amenas 2 - du Bassin d'Illizi, selon le communiqué de Sonatrach. "Les débits enregistrés, lors des tests, sont de 300.000 m3/jour de gaz et 26 m3/jour de condensat à partir du premier réservoir, et de 213.000 m3/jour de gaz et 17 m3/jour de condensat à partir du deuxième réservoir", a précisé le groupe.

La deuxième découverte a été réalisée par la compagnie nationale et son partenaire italien Eni dans la région nord du bassin de Berkine et "a mis en évidence une découverte de pétrole brut". "Durant le test de production, le puits a donné lieu à 1.300 barils/jour d'huile et 51.000 m3/jour de gaz associé", souligne le groupe. La mise en production anticipée des deux premières découvertes se fera de manière accélérée via le raccordement des puits aux installations existantes.

La troisième découverte faite par le groupe algérien a été enregistrée "lors du forage d'un puits sur le périmètre de recherche Taghit du bassin de Bechar, où une production intéressante de gaz a été obtenue lors du test".

Un investissement de 40 milliards de dollars

Début janvier, Sonatrach avait annoncé vouloir investir 40 milliards de dollars entre 2022 et 2026 dans l'exploration, la production et le raffinage de pétrole ainsi que la prospection et l'extraction de gaz. Ses recettes ont augmenté de 70% en 2021 grâce à une hausse de 19% de ses exportations d'hydrocarbures, avait précisé en janvier son PDG, Toufik Hakkar.

L'Algérie, dont les réserves prouvées de gaz naturel s'élèvent à près de 2.400 milliards de m3, fournit environ 11% du gaz consommé en Europe, contre 47% pour la Russie. Il est le premier exportateur africain de gaz naturel et le 7e mondial.

Plusieurs pays européens cherchant à réduire leur dépendance aux livraisons russes depuis l'invasion de l'Ukraine se sont tournés vers l'Algérie comme source alternative. Lors du sommet algéro-italien tenu le 18 juillet, l'Algérie a annoncé une augmentation de ses livraisons de gaz à l'Italie, dont elle est devenue le premier fournisseur, devant la Russie.

Par ailleurs, au début du mois de juillet, Sonatrach a annoncé avoir signé avec le français Engie un accord de vente et d'achat qui étend leur partenariat au gaz naturel liquéfié (GNL) et se traduira par l'augmentation de la part de Sonatrach dans le portefeuille d'approvisionnement d'Engie.

Mais cette nouvelle configuration énergétique avec l'Europe n'est pas sans poser de problèmes. Ainsi, la fourniture de gaz naturel algérien à l'Espagne a donné lieu à des tensions diplomatiques. Le gouvernement algérien est très remonté contre l'Espagne depuis la volte-face de Madrid sur la question du Sahara occidental.