L'Argentine est en pleine tourmente financière

Par latribune.fr avec AFP  |   |  466  mots
Une semaine après sa victoire, Mauricio Macri est déjà sous pression
La levée du contrôle des changes a jeté des milliers d'Argentins dans les rues, inquiets quant à la situation économique du pays. Le nouveau gouvernement est sous pression. Les marchés s'inquiètent également.

Des dizaines de milliers d'Argentins, dont l'ancien candidat à la présidence et des ex-ministres du gouvernement Kirchner, ont manifesté jeudi à Buenos Aires contre une série de mesures prises par le président Mauricio Macri, une semaine après son investiture.

Les manifestants ont réclamé l'ajustement des salaires après la dévaluation de 30% qui a suivie la levée du contrôle des changes. Ils ont également protesté contre la désignation par décret lundi de deux juges de la Cour suprême par M. Macri, et ont défendu la loi contre la concentration dans les médias mise en place en 2009 par le gouvernement de l'ex-présidente de gauche Cristina Kirchner (2007/2015).

La peur du néolibéralisme ?

"Je suis venu défendre les avancées de ces douze dernières années", a affirmé à l'AFP Nicolas, militant du parti Grande patrie. "Nous ne sommes pas kirchnéristes mais nous devons défendre ce qui a été fait ces dernières années face à la montée du néolibéralisme".

L'ex-candidat à la présidence Daniel Scioli, soutenu par Mme Kirchner et qui a obtenu 49% des voix au second tour de la présidentielle, était présent car il lui a paru "très important le point de vue du bloc (de l'opposition kirchnériste, ndlr) qui veut le respect des procédures institutionnelles pour la nomination des juges".

Les anciens ministres de l'Economie et de la Défense, Axel Kicillof et Agustin Rossi, ont également manifesté.

Le président Macri, face au rejet massif des nominations des juges, les avait pourtant reportées à l'année prochaine, mesure applaudie jeudi par l'opposition.

Lever le contrôle des changes pour redresser la compétitivité

Jeudi, le peso argentin s'est effondré face au dollar, perdant 30% de sa valeur au lendemain de la levée par le nouveau gouvernement libéral du contrôle des changes, afin de gagner en compétitivité et de relancer une économie en perte de vitesse.

Le nouveau président Macri, à la tête de ce pays au ralenti après une décennie de forte croissante, avait déjà supprimé lundi les taxes sur les exportations de céréales et réduit celle pesant sur les ventes de soja. Une taxe sur les exportations industrielles a également été éliminée.

Le Merval cède du terrain

L'indice Merval de la Bourse de Buenos Aires a clôturé vendredi sur une chute de 4,47% à 11.404,56 points, au deuxième jour sans contrôle des changes, ce qui a provoqué une dévaluation de 30% du peso.

En une semaine, la première du nouveau gouvernement du libéral Mauricio Macri, la Bourse argentine a perdu 10% de sa valeur, les investisseurs se montrant réservés face aux mesures économiques dévoilées.