Ukraine : « L'armée française peut rester sur le territoire français, l'avancée russe est stoppée», assure Volodymyr Zelensky

Par latribune.fr  |   |  569  mots
Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron à l'Elysée, le 16 février 2024. (Crédits : Reuters)
« Vos enfants ne vont pas mourir en Ukraine », a encore rassuré le président ukrainien, dans un entretien qu'il a accordé à BFMTV et au journal Le Monde.

Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, l'avait assuré vendredi dernier. L'envoi « de troupes au sol combattantes » en Ukraine n'est pas sur la table, avait-il déclaré pour calmer la polémique qui avait suivi les propos d'Emmanuel Macron de ne pas exclure par « principe » l'option d'un envoi de troupes occidentales en Ukraine à l'avenir. Ce lundi, Volodymyr Zelensky a voulu lui aussi rassurer les Français, à la veille du vote à l'Assemblée nationale et au Sénat de l'accord bilatéral conclu entre Paris et Kiev le 16 février dernier, lequel inscrit « le soutien français à l'Ukraine dans la durée pour faire échec à l'agression de la Russie » et prévoir « jusqu'à 3 milliards » d'euros à d'aide militaire supplémentaire à l'Ukraine.

« Vos enfants ne vont pas mourir en Ukraine »

« L'avancée de la Russie a été stoppée » et la situation est « bien meilleure » sur le front, a déclaré lundi à BFMTV et au quotidien Le Monde le président ukrainien, estimant que « tant que l'Ukraine tient, l'armée française peut rester sur le territoire français ».

L'avancée russe « se poursuivait dans l'Est du pays, aujourd'hui notre commandement, nos militaires (l') ont arrêtée », a-t-il estimé, selon la traduction de ses propos par un interprète de BFMTV.

« Vos enfants ne vont pas mourir en Ukraine », par ailleurs a poursuivi le président ukrainien, assurant que l'envoi de troupes étrangères n'était pour l'heure pas nécessaire Volodymyr Zelensky a toutefois plaidé pour l'envoi de « personnel technique » pour « la coproduction » de canons Caesar français ou de chars Leopard allemand et pour « l'entraînement ». Vendredi, Sébastien Lecornu, a annoncé que trois entreprises françaises allaient produire ou entretenir de l'armement sur le sol ukrainien : le fabricant de drones Delair, Nexter, la branche française de l'entreprise franco-allemande KNDS qui produit les canons Caesar livrés à Kiev et Arquus, fabricant français de matériel militaire

« Le fait que (M. Macron) ait dit qu'on ne puisse rien exclure, je pense que (...) c'est lié à Poutine car tant que l'Ukraine est là, tant que l'Ukraine tient, l'armée française peut rester sur le territoire français », a réagi Volodymyr Zelensky.

« Mais si Poutine parvient à aller attaquer un autre pays de l'Otan, eh bien ce sont des pays de l'Otan qui seraient amenés à décider comment, en quelle quantité, devraient être envoyés ou pas leur armée », a-t-il ajouté.

Fortifications

Emmanuel Macron « veut seulement que (...) l'Ukraine ne se retrouve pas seule », « il voulait avoir une sorte d'union autour de l'Ukraine et je n'y vois aucun risque », a encore affirmé le chef de l'Etat ukrainien.

« Plus de 1000 kilomètres » de lignes défensives sont construites ou en cours de construction sur le front en Ukraine », a-t-il encore déclaré. Dans son discours vidéo quotidien lundi soir, Volodomyr. Zelensky a cette fois évoqué le chiffre de « 2.000 km de travaux pour renforcer les fortifications existantes et en créer de nouvelles ».

Plus tard dans la soirée, avant de partir pour Washington, le président polonais Andrzej Duda a déclaré que les pays membres de l'Otan devraient d'augmenter leurs budgets militaires de 2% à 3% de leur PIB, comme réponse à l'agression russe contre l'Ukraine. L'alliance possède actuellement un objectif de dépenses fixé à 2% du PIB, seuil non respecté par plusieurs pays. La Pologne, quant à elle, consacre déjà environ 4% de son PIB à la défense.