L'Iran dénonce l'hypocrisie des occidentaux un an après la mort de Mahsa Amini

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  567  mots
Les Etats-Unis, en coordination notamment avec le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie, ont sanctionné 25 Iraniens et trois médias. (Photo d'illustration) (Crédits : LEONHARD FOEGER)
Un an après la mort de Mahsa Amini, de nombreux pays occidentaux ont décidé de marquer le coup en sanctionnant plus fortement l'Iran. Une réaction vivement critiquée par le gouvernement iranien, alors que des échanges de prisonniers sont prévues avec les Etats-Unis prochainement.

Un an après la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans arrêtée par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict en vigueur en Iran, les pays occidentaux ont imposé des sanctions. Les Etats-Unis, en coordination notamment avec le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie, ont sanctionné 25 Iraniens, trois médias et « une entreprise iranienne de recherche sur internet » en lien avec la répression des manifestations, selon les autorités américaines. Les médias visés sont Press TV, Tasnim News Agency et Fars News Agency.

Aujourd'hui, l'Iran a énoncé comme « hypocrite » la nouvelle série de sanctions prises par des pays occidentaux contre des responsables et des médias iraniens. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a jugé ses sanctions « interventionnistes » et déclaré qu'il s'agissait d'un « spectacle ridicule » de la part des pays occidentaux.

« Malheureusement, certaines parties, qui ont échoué sur les droits de l'Homme et des femmes, publient des déclarations politiques sans valeur et continuent à prendre des sanctions inefficaces », a-t-il ajouté dans un communiqué.

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Situation tendue entre les Etats-Unis et l'Iran

L'Union européenne a elle aussi choisi ce triste anniversaire pour ajouter vendredi quatre responsables iraniens sur la liste des personnalités sanctionnées en raison de la répression des manifestations en Iran. Ce même jour, l'Iran avait, de son côté, jugé « illégales » les sanctions internationales dans le cadre de l'accord sur le nucléaire iranien par l'Union européenne au-delà de la date limite du 18 octobre.

Ces tensions entre les Occidentaux, dirigés par les Etats-Unis, et l'Iran interviennent au moment où les deux pays se préparent à un échange de prisonniers, attendu la semaine prochaine, dans le cadre d'un accord qui prévoit le transfert au Qatar de six milliards de dollars de fonds iraniens gelés en Corée du Sud. Cinq citoyens américains seront échangés contre 5 Iraniens. Un échange très controversé en Amérique, où on accuse Joe Biden de « rançon » à un Etat considéré comme soutien du terrorisme.

L'administration du président américain s'est vivement défendue de cette décision : « Lorsqu'il s'agit de faire sortir de prison et de ramener chez eux des Américains injustement détenus partout dans le monde, je suis prêt à accepter toutes les critiques qui me sont adressées ».

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Londres sanctionne des ministres

De son côté, la capitale britannique a choisi de sanctionner « les hauts responsables iraniens responsables de la préparation et de l'application de la loi iranienne sur le port obligatoire du hijab », a expliqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Ces mesures visent en particulier le ministre de la Culture Mohammad Mehdi Esmaili, son adjoint Mohammad Hashemi, le maire de Téhéran Alireza Zakani et le porte-parole de la police, Saeed Montazer Al-Mahdi.

« Les sanctions prises aujourd'hui à l'encontre des responsables des lois oppressives de l'Iran envoient un signal clair que le Royaume-Uni et ses partenaires continueront à soutenir les femmes iraniennes et à dénoncer la répression que l'Iran inflige à son propre peuple », a ainsi déclaré le chef de la diplomatie britannique, James Cleverly, dans le communiqué.