L'UE prolonge les sanctions contre la Russie, Moscou prêt à durcir la riposte

Par latribune.fr  |   |  452  mots
Les chefs de diplomatie russe, ukrainienne, française et allemande se rencontreront mardi 23 juin à Paris pour faire le point sur la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu de Minsk.
Les Etats membres de l'Union européenne ont approuvé par "consensus" jeudi la prolongation des sanctions économiques contre Moscou jusqu'au 31 janvier 2016. Elles concernent les banques, la défense et le pétrole notamment. La Russie examine, quant à elle, "un large éventail de mesures" de rétorsion.

Les mesures de rétorsion de l'UE contre Moscou ne prendront pas fin en juillet. Tous les États membres de l'Union européenne ont approuvé par jeudi 18 juin  la prolongation des sanctions économiques contre Moscou, une mesure qui doit être formellement adoptée lundi 22 juin, a-t-on appris de sources concordantes.

"Le texte légal qui prolonge les sanctions jusqu'au 31 janvier a été présenté" aux ambassadeurs de l'UE, "il y avait consensus", a précisé auprès de l'AFP une source européenne.

Vers des sanctions supplémentaires ?

Ces sanctions, qui frappent des pans entiers de l'économie russe, dont les secteurs des banques, de la défense et du pétrole, empêchés de se financer sur les marchés européens. Elles avaient été décrétées il y a 11 mois par les Européens contre la Russie, accusée de soutenir les combattants séparatistes dans l'est de l'Ukraine, et renforcées en septembre 2014.

Les Etats-Unis, qui imposent également des sanctions contre Moscou, se sont félicités de la décision de l'UE, mais le porte-parole du département d'Etat John Kirby s'est gardé de faire le moindre pronostic sur l'éventualité de sanctions supplémentaires américaines ou européennes.

Attentes sur la mise en œuvre du traité de Minsk

"L'idée est de prolonger (les sanctions) jusqu'à fin janvier pour pouvoir évaluer la mise en œuvre de Minsk, qui arrive à échéance fin décembre, avant de prendre une nouvelle décision" de prolongation ou d'abrogation, selon la source diplomatique.

Pour rappel, le cessez-le-feu de Minsk prévoit des mesures progressives jusqu'à la fin de l'année pour mettre fin au conflit entre des séparatistes prorusses et Kiev, qui a fait plus de 6.400 morts en plus d'un an.

Si la trêve est globalement respectée, cet accord n'a pas empêché des combats sporadiques et une nouvelle flambée de violence début juin.

Les deux parties ont entamé mardi 16 juin de nouvelles discussions, mais sans avancée décisive, alors que les mesures socio-économiques et de décentralisation prévues dans l'accord de Minsk n'ont jamais été abordées. Les chefs de diplomatie russe, ukrainienne, française et allemande se rencontreront mardi 23 juin à Paris pour faire le point sur la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu.

L'embargo sur les denrées alimentaires prolongé ?

"Nous examinons un large éventail de mesures" de rétorsion,, a commenté Andreï Beloussov, conseiller économique du Kremlin, lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, jeudi 18 juin, sans préciser lesquelles. Le ministre russe de l'Economie Oulioukaïev avait auparavant indiqué que l'embargo sur les denrées alimentaires devrait être prolongé.

(Avec AFP et Reuters)