La Corée du Nord met « sévèrement en garde » Washington et Séoul, qui mènent des exercices militaires

Par latribune.fr  |   |  590  mots
Kim Jong-un, le dirigeant nord-coréen a répété le mois dernier que Pyongyang n'hésiterait pas à « anéantir » la Corée du Sud en cas d'attaque (Photo d'illustration). (Crédits : KCNA/via REUTERS)
La Corée du Nord a affirmé mardi que Séoul et Washington paieraient un « prix élevé » pour les exercices militaires « frénétiques » qu'ils mènent cette semaine, les exhortant à y mettre fin. Si les relations entre les deux Corées sont au plus bas, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol tout de même appelé la communauté internationale à soutenir les « efforts d'unification » de la péninsule.

La Corée du Nord bombe le torse. Son armée « dénonce fermement les exercices militaires imprudents des Etats-Unis et de la République de Corée » et « les met sévèrement en garde pour qu'ils cessent toute nouvelle action causant davantage de provocation et d'instabilité », a déclaré un porte-parole, cité par l'agence de presse d'Etat KCNA. Les Etats-Unis et la Corée du Sud « devront payer un prix élevé pour leur choix erroné », a-t-il ajouté.

« Si la Corée du Nord en venait à se livrer à des provocations directement au prétexte de (nos) exercices militaires conjoints, nous répondrions de manière écrasante », a déclaré le ministère sud-coréen de la Défense dans un communiqué.

Deux fois plus de troupes qu'en 2023

Washington et Séoul ont entamé lundi autour de la péninsule coréenne des exercices militaires annuels qui réunissent deux fois plus de troupes qu'en 2023. Les alliés ont annoncé que ces manœuvres, nommées « Freedom Shiel », comprendront 48 exercices sur le terrain dont des interception de missiles, des bombardements, des assauts aériens et des tirs réels.

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La Corée du Nord condamne depuis longtemps les exercices militaires conjoints entre les Etats-Unis et la Corée du Sud, qu'elle considère comme des répétitions en vue d'une invasion. Pyongyang a classé au début de l'année la Corée du Sud comme son « principal ennemi », s'est débarrassé des agences qui se consacrent à la réunification et au dialogue et a menacé de faire la guerre pour toute violation de son territoire même minime.

Kim Jong-un, le dirigeant nord-coréen a répété le mois dernier que Pyongyang n'hésiterait pas à « anéantir » la Corée du Sud en cas d'attaque. En janvier, la Corée du Nord a ainsi effectué un tir de barrage d'artillerie près de deux îles frontalières sud-coréennes, conduisant les autorités locales à demander à la population de se mettre à l'abri. Le président de la Corée du Sud Yoon Suk Yeol avait réagi début février, lors d'une visite dans une unité du corps des Marines, à la frontière avec la Corée du Nord.

« Si l'ennemi nous provoque, appliquez le principe agir d'abord et rapporter ensuite, et répondez de façon décisive, massivement et sans hésitation pour détruire complètement la volonté de l'ennemi. »

Soutenir les « efforts d'unification »

Malgré tout, le responsable a appelé vendredi la communauté internationale à soutenir les « efforts d'unification » de la péninsule coréenne, à l'approche d'élections législatives dans le pays, le mois prochain. « Nos efforts d'unification doivent devenir une source d'espoir et un phare pour le peuple nord-coréen », a déclaré le président sud-coréen lors d'une cérémonie marquant l'anniversaire du soulèvement coréen de 1919 contre la domination coloniale japonaise.

Yoon Suk Yeol, qui a maintenu une position ferme contre Pyongyang, a rarement abordé le sujet de l'unification depuis son entrée en fonction en 2022. « Nous devons nous rassembler sur un chemin qui mènera à terme à l'unification » de la péninsule coréenne, a-t-il déclaré, soulignant que la communauté internationale « doit unir ses forces de manière responsable ». Le président a aussi estimé que le renforcement des liens avec Tokyo contribuait à contrer la menace militaire toujours croissante de la Corée du Nord.

(Avec AFP)