Nouvelle provocation de la Corée du Nord, qui a testé un système de contrôle de lance-roquettes multiple

La Corée du Nord a annoncé ce lundi avoir développé un nouveau système de contrôle pour lance-roquettes multiple. Selon un média étatique, il est à même de renforcer significativement ses capacités de défense. La déclaration apparaît surtout comme une provocation supplémentaire, adressée au voisin du Sud et un moyen de tendre encore un peu plus les relations entre les deux pays.
Kim Jong Un, le dirigeant de la Corée du Nord, multiplie les déclarations et actes hostiles envers la Corée du Sud ces dernières semaines.
Kim Jong Un, le dirigeant de la Corée du Nord, multiplie les déclarations et actes hostiles envers la Corée du Sud ces dernières semaines. (Crédits : KCNA)

Coutumière des démonstrations de force, la Corée du Nord en annonce une nouvelle ce lundi. L'agence de presse officielle du pays, KCNA, a rapporté que l'Académie des sciences de la défense de Pyongyang a effectué samedi - avec succès - un « test de contrôle balistique d'obus de calibre 240 mm tirés par un lance-roquettes multiples ». Objectif affiché, développer « un système de contrôle » pour ce type d'arme. Le nouveau lance-roquettes sera « réévalué » et son rôle devrait être accru sur le champ de bataille, a indiqué KCNA.

Cette annonce intervient alors que la Corée du Nord intensifie les essais d'équipements militaires ces dernières semaines, notamment en lançant une série de missiles de croisière. Derniers tirs en date début février, selon l'état-major interarmées sud-coréen. Et en janvier, Pyongyang avait déjà annoncé avoir testé un « système d'armement nucléaire sous-marin » et un missile balistique hypersonique à combustible solide.

Les essais de missiles de croisière, qui volent dans l'atmosphère, ne tombent pas sous le coup des sanctions infligées par l'ONU à la Corée du Nord. Et ce, contrairement aux missiles balistiques, dont la trajectoire s'effectue essentiellement dans l'espace. Selon des analystes, la Corée du Nord pourrait être en train de tester des missiles de croisière destinés à être exportés vers la Russie pour être utilisés dans la guerre contre l'Ukraine.

Pyongyang multiplie les menaces

La Corée du Nord multiplie ces dernières semaines les déclarations et actes hostiles envers son pays voisin. La semaine dernière, son Parlement a voté l'abolition de la loi sur la coopération économique intercoréenne.

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Et le lendemain, lors d'un événement du ministère de la Défense marquant l'anniversaire de la fondation de l'armée du pays, le dirigeant nord-coréen a lancé des menaces.

« Si l'ennemi osait recourir à la force contre notre pays, nous prendrons une décision audacieuse qui changera l'histoire et n'hésiterons pas à mobiliser tous les super pouvoirs (militaires) pour y mettre un terme », a déclaré Kim Jong Un, selon l'agence de presse nord-coréenne KCNA.

« La paix n'est pas quelque chose que l'on mendie ou qu'on échange par des négociations », a-t-il ajouté.

Des images publiées par KCNA montrent Kim tenant la main de sa fille, Ju Ae, qui, selon certains analystes, est formée pour lui succéder. On y voit aussi le père et la fille acclamés par des soldats en uniforme, et posant pour des photos avec des commandants de l'armée.

Le dirigeant avait déjà déclaré le mois dernier qu'en cas de provocation, son armée devrait « anéantir » l'ennemi, la Corée du Sud et son allié les États-Unis. Il avait alors assuré que la Corée du Nord ne déclenchera pas « unilatéralement » un conflit, selon KCNA, sans non plus dire qu'il n'a pas « l'intention d'éviter une guerre ». Il a, en outre, supprimé les agences dédiées à la réunification.

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Les deux Corées sont toujours techniquement en guerre depuis la fin de leur conflit en 1953, qui s'est conclu sur un armistice et non un traité de paix. Dans leur Constitution respective, chacune revendique la souveraineté sur l'intégralité de la péninsule coréenne et considère l'autre comme une entité illégale. Si bien que, depuis plus de 70 ans, les deux territoires connaissent une alternance de périodes d'aggravation des tensions et de relative détente.

Le Sud montre aussi les muscles

La réponse n'a pas tardé à arriver de la part du président de la Corée du Sud, Yoon Suk Yeol.

« Si l'ennemi nous provoque, appliquez le principe "agir d'abord et rapporter ensuite", et répondez de façon décisive, massivement et sans hésitation pour détruire complètement la volonté de l'ennemi », a déclaré Yoon Suk Yeol, lors d'une visite dans une unité du corps des Marines, à la frontière avec la Corée du Nord.

Il avait d'ailleurs déjà fait des déclarations de ce type en janvier et en décembre, lors d'une visite dans une autre unité militaire de la ligne de front. Le même jour, il a également inspecté un système de lancement multiple de missiles et déclaré que la Corée du Sud était « totalement prête à répondre immédiatement en cas de provocation ennemie ».

Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, le nouveau président sud-coréen, connu pour ses positions bellicistes, a renforcé la coopération militaire avec les États-Unis et le Japon, y compris avec des manœuvres de plus en plus importantes, pour contrer les menaces de Pyongyang. Il accuse par ailleurs le gouvernement « irrationnel » du Nord de vouloir multiplier les provocations avant les élections du 10 avril prochain dans le Sud. Lui qui est arrivé au pouvoir en s'engageant à durcir le ton vis-à-vis de Pyongyang, espère que son parti conservateur va retrouver la majorité parlementaire qu'il avait perdue en 2016 et n'a pas retrouvée depuis.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 13/02/2024 à 9:57
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On laisse mourir de faim sa population pour surarmer un pays dont personne n'a envie de conquérir ou d'y vivre. Combien de centaines de milliers de morts ds l'indifférence totale d'un pays ou 10% de la population exploite le reste.

à écrit le 12/02/2024 à 14:52
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La Corée du Nord doit, sans aucun doute, remercier les médias occidentaux pour leur faire une telle publicité qui leur permette ainsi, de faire peur par "leur technologie" ! ;-)

à écrit le 12/02/2024 à 12:00
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a) la Corée du Nord n'est un modèle pour personne, mais c'est un état souverain, et ils font ce qu'ils veulent chez eux. b) mais la Corée du Nord est tellement pratique pour faire peur au petit peuple, et pour remplir les média entre les espaces pub...

à écrit le 12/02/2024 à 11:48
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Autant d'agressivité, c'est une habitude, mais cela peut aussi être en réaction au fait que la situation intérieure en Corée du Nord n'est pas au beau fixe.

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