La croissance américaine au ralenti, comme attendu

Par latribune.fr  |   |  405  mots
L'impact négatif des stocks sur le PIB devrait toutefois s'avérer temporaire et les économistes.
Mauvaise nouvelle : le PIB des États-Unis a cru de seulement 1,5% au troisième trimestre, les entreprises ayant moins rempli leurs entrepôts pour éviter une trop grande accumulation des stocks. La consommation des ménages a toutefois tiré la croissance.

La croissance américaine a fortement décéléré au troisième trimestre. Le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de seulement 1,5% en rythme annualisé sur la période juillet-septembre, contre une hausse de 3,9% au deuxième trimestre, a annoncé jeudi 29 octobre le département du Commerce. Cette mauvaise nouvelle n'est toutefois pas inattendue : le consensus des économistes interrogés par Reuters avaient tablé sur une croissance de 1,6%.

L'expansion modérée a été soutenu par les dépenses des ménages (+3,2% après +3,6% au trimestre précédent), les investissements résidentiels et les dépenses publiques. La croissance des exportations a décéléré au troisième trimestre, victime de la force du dollar. Mais, comme les importations ont ralenti, le commerce extérieur a eu un effet neutre sur le PIB.

Fort impact des stocks

Les stocks accumulés au cours des trimestres précédents ont en revanche fortement pesés sur la croissance du PIB au troisième trimestre, les entreprises ayant enfin puisé dans ces stocks au détriment de la production.

Sur le troisième trimestre, les entreprises ont constitué pour 56,8 milliards de dollars de stocks, soit le montant le plus faible depuis le premier trimestre 2014. La faiblesse de la constitution des stocks a amputé le PIB du troisième trimestre de 1,44 point de pourcentage, du jamais vu depuis le quatrième trimestre 2012.

Vers une ré-accélération au 4e trimestre

L'impact négatif des stocks sur le PIB devrait toutefois s'avérer temporaire et les économistes, au vu de la solidité des fondamentaux de la conjoncture américaine, anticipent une accélération de la croissance au quatrième trimestre.

"La croissance sous-jacente restes solide ou, du moins, suffisamment robuste pour faire face à des taux d'intérêt qui ne seraient plus à des niveaux ultra-bas", a déclaré Jennifer Lee, économiste chez BMO Capital Markets.

Mercredi, la Fed a, sans surprise, laissé ses taux inchangés mais elle a nuancé les risques internationaux menaçant l'économie des Etats-Unis et a explicitement laissé la porte ouverte à un resserrement de sa politique monétaire lors de sa prochaine réunion en décembre.

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La banque centrale américaine avait ramené ses taux directeurs à un niveau juste au-dessus de zéro en décembre 2008, en pleine crise financière, et a maintenu le statu quo depuis.