La croissance de l'Arabie saoudite en 2016 sera très impactée par la chute du brut

Par Sarah Belhadi  |   |  354  mots
Les ventes de pétrole représentent plus de 90% des revenus de l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut.
La croissance de l'économie saoudienne va ralentir significativement en 2016 sous l'effet des importants déficits budgétaires engendrés par les prix bas du pétrole, selon une étude publiée mercredi.

La chute des cours du pétrole se fait désormais fortement ressentir en Arabie saoudite. Deux jours après l'annonce d'un déficit budgétaire record en 2015 dans le royaume (98 milliards de dollars soit 15% du PIB), la société saoudienne Jadwa Investment prévoit une croissance de 1,9% l'an prochain, largement inférieure à celle enregistrée en 2015 (+3,3%), et en 2014 (+3,5%).

Dans son étude publiée ce mercredi 30 décembre, Jadwa Investment avance que la croissance dans le secteur pétrolier devrait être modeste, +0,9% en 2016, avec un niveau de production moyen de 10,2 millions de barils de brut par jour. Le prix du baril de pétrole devrait quant à lui être de 40,3 dollars, contre 49 dollars le baril en 2015, note l'étude.

Cette chute des prix entraîne une baisse des recettes pétrolières qui représentent plus de 90% des revenus de l'Etat. En 2015, elles sont évaluées à 162 milliards de dollars, soit leur plus bas niveau depuis la crise économique de 2009. Les dépenses du régime s'élèvent, elles, à 260 milliards de dollars.

    | Lire : Pétrole en chute libre: l'Arabie saoudite prend ses premières mesures d'austérité

Eau, électricité et... pétrole : Riyad réduit drastiquement ses subventions

Dans ce contexte, les Saoudiens doivent s'attendre à ce que les autorités annoncent de nouvelles mesures en janvier destinées à augmenter ses revenus non-pétroliers. Riyad prévoit un déficit de 87 milliards de dollars en 2016 lié à l'effondrement des cours du brut depuis juin 2014 (environ -60%).

Pour financer le budget malgré la baisse des cours de l'or noir, Ryad a aussi puisé dans ses importantes réserves financières (700 milliards de dollars environ) et a émis des bonds du Trésor sur le marché national.

L'Arabie saoudite, première économie arabe et premier exportateur mondial de pétrole, a drastiquement baissé cette semaine ses subventions sur des produits pétroliers, sur l'électricité et sur l'eau. En 2015, les subventions dans le secteur de l'énergie ont coûté 61 milliards de dollars au royaume, dont 23 milliards de dollars pour le diesel et 9,5 milliards pour l'essence.

    | Lire : L'Arabie saoudite, chef de file de l'Opep, est-elle responsable de sa situation ?