La Russie soupçonnée du sabotage du gazoduc entre la Finlande et l'Estonie : « Je ne savais même pas qu'il existait », dit Poutine

Par latribune.fr  |   |  521  mots
Ces accusations ont pour objectif de « dissimuler l'acte terroriste commis par l'Occident à l'encontre de Nord Stream. À détourner l'attention », s'est défendu Vladimir Poutine. (Crédits : SPUTNIK)
Le président Russe juge absurde les soupçons formulés à l'encontre de Moscou lors d'une conférence de presse tenu ce vendredi au Kirghizstan. Dans le même temps, dix pays d'Europe du Nord se sont réunis afin de travailler au renforcement de la surveillance de leurs infrastructures critiques.

« C'est n'importe quoi. Franchement, je ne savais même pas que ce gazoduc existait », a déclaré Vladimir Poutine lors d'une conférence de presse à Bichkek au Kirghizstan. Le président russe a répondu ce vendredi à des soupçons émis sur une possible implication de Moscou dans le « sabotage » du gazoduc entre la Finlande et l'Estonie. Une fuite, survenue au large de la côte finlandaise de la mer Baltique, a conduit à l'arrêt du fonctionnement dimanche du gazoduc Balticconnector. Les autorités finlandaises espèrent obtenir des résultats d'ici une à deux semaines dans leur enquête. Cet incident ranime, plus d'un an après, le spectre du sabotage des gazoducs Nord Stream, transportant du gaz naturel de la Russie vers l'Europe, dont l'origine reste toujours une énigme. Le président finlandais Sauli Niinistö a annoncé mardi que la fuite avait probablement « résulté d'une activité extérieure », suscitant immédiatement des interrogations sur une éventuelle implication de Moscou.

Ces accusations ont pour objectif de « dissimuler l'acte terroriste commis par l'Occident à l'encontre de Nord Stream. À détourner l'attention », s'est défendu Vladimir Poutine, estimant de son côté que cette infrastructure avait pu être victime d'un problème technique ou même « possiblement un tremblement de terre ».

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Un renforcement de la surveillance des infrastructures en Europe du Nord

Dix pays du nord de l'Europe ont convenu vendredi de travailler au renforcement de la surveillance de leurs infrastructures critiques, près d'une semaine après l'incident. Le gazoduc endommagé « montre l'importance de la sécurité autour des infrastructures critiques », a souligné le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, à l'issue d'une réunion des 10 pays membres de la Force expéditionnaire conjointe (JEF). Une collation réunissant le Danemark, la Norvège, la Suède, ou encore le Royaume-Uni. « C'est pour cela que nous avons invité nos ministres de la Défense respectifs à se rencontrer et à discuter de la manière dont nous pouvons renforcer ensemble la protection de ce type d'infrastructure, en particulier sous-marine », a-t-il ajouté depuis l'île suédoise de Gotland, en mer Baltique.

« Il y a un spaghetti de câbles, de pipelines et d'infrastructures sur le fond marin qui est absolument fondamental pour le trafic de données (...) et tout ce qui est contrôlé numériquement », a de nouveau relevé le Premier ministre suédois.

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a promis mercredi une « réponse déterminée » de l'Alliance si les dommages causés à ce gazoduc s'avéraient résulter d'une « attaque délibérée ». En sachant que la Finlande, qui partage une frontière de 1.300 kilomètres de long avec la Russie, est devenue début avril le 31e pays membre de l'Otan. De quoi déplaire à Moscou. Le ministre finlandais s'est toutefois refusé à accuser directement la Russie ou à spéculer sur le déclenchement de l'article 5 de l'Alliance, en cas de preuve d'une implication russe. L'article 5 est une clause de solidarité en cas d'attaque contre l'un des pays membres.

(avec AFP)