La SEC met en garde les sociétés chinoises cotées à Wall Street

Par latribune.fr  |   |  518  mots
La SEC demande par exemple aux groupes chinois de communiquer la position des autorités chinoises quant à leur cotation sur un marché étranger. (Crédits : Brendan McDermid)
Le gendarme américain des marchés, avertit les sociétés chinoises cotées à Wall Street sur le fait qu'elles doivent respecter leurs obligations d'information des investisseurs étrangers. La SEC demande par exemple à ces sociétés d'informer les investisseurs du fait que "de futures décisions du gouvernement chinois pourraient affecter significativement les performances financières" de l'entreprise.

Alors que Pékin affiche sa volonté de reprendre en main les groupes chinois cotés, particulièrement à Wall Street, l'autorité américaine de régulation des marchés financiers hausse le ton. La Securities and Exchange Commission (SEC) a en effet averti vendredi les sociétés chinoises cotées à Wall Street qu'elles doivent respecter leurs obligations d'information des investisseurs, après plusieurs semaines de turbulences.

Depuis novembre dernier, avec un brusque accélération en juillet, la Chine a opéré une brutale reprise en main de plusieurs de leurs sociétés cotées à l'étranger, accusées d'avoir pris des libertés et parfois d'un manque de prudence dans la gestion des données personnelles.

Après avoir mis au pas le secteur de la Tech, c'est le puissant secteur de l'éducation qui a entraîné un vent de panique lundi 26 juillet sur les places chinoises, mais également à Wall Street. Le week-end précédent, les autorités chinoises ont déclaré qu'elles entendaient revoir en profondeur le modèle économique des groupes privés spécialisés dans l'éducation, qui ont prospéré ces dernières années. Selon la réforme envisagée, les entreprises privées dans l'éducation n'auront plus le droit de faire des bénéfices, de lever des capitaux ou de s'introduire en Bourse.

L'intervention de Pékin pourrait affecter les performances financières

Dans un message publié vendredi, le président de la SEC, Gary Gensler, a indiqué que ses services allaient examiner les documents déjà transmis par des sociétés cotés à Wall Street et possédant des "activités significatives en Chine". Le président du régulateur a également demandé à ses équipes de vérifier que toutes les sociétés chinoises cotées sur la place new-yorkaise fournissaient bien aux investisseurs une série d'informations.

M. Gensler rappelle aussi que les sociétés chinoises désirant se faire coter à Wall Street doivent informer les investisseurs du fait que "de futures décisions du gouvernement chinois pourraient affecter significativement les performances financières" de l'entreprise.

La SEC demande également aux groupes chinois de communiquer la position des autorités chinoises quant à leur cotation sur un marché étranger. Les sociétés doivent ainsi mentionner toute réserve du régulateur quant à une introduction à Wall Street, et "les risques que l'autorisation soit refusée ou retirée".

"Nous continuerons de vérifier que toutes les sociétés adhèrent bien aux standards légaux les plus exigeants en matière d'information complète et exacte", a assuré le président de la SEC.

Et pour cause, une série d'entreprises chinoises cotées à Wall Street, en premier lieu le "Uber chinois" Didi Chuxing, ont été soumises à des restrictions et des enquêtes des autorités chinoises. Selon plusieurs média, Didi aurait notamment passé outre l'avis du régulateur chinois, qui s'était prononcé contre son introduction à Wall Street. Les investisseurs ont mal réagi et ces valeurs ont vu leur capitalisation fondre en quelques jours.

(Avec AFP)