La Turquie frappée par un nouvel attentat

Par latribune.fr avec AFP  |   |  455  mots
L'attentat a eu lieu à Ankara
Ce samedi, un attentat a fait plus de quatre-vingt victimes près de la principale gare d'Ankara, la capitale turque.

Plus de quatre-vingt personnes ont été tuées samedi matin dans une forte explosion près de la principale gare d'Ankara, avant un rassemblement de l'opposition pro-kurde en faveur de la paix, à trois semaines des législatives en Turquie.

Des témoins interrogés par l'AFP ont dit avoir vu plusieurs corps allongés sur le sol, tandis que la télévision NTV et l'agence de presse Dogan faisaient état d'au moins 30 morts. Il y aurait plus de 180 blessés.

Un rassemblement en faveur de la paix était prévu

Un rassemblement en faveur de la paix avait été convoqué sur le site de l'explosion, plus tard dans la journée, par plusieurs mouvements de gauche, dont le parti prokurde HDP.

"Je condamne fermement cette attaque haineuse contre notre unité et la paix de notre pays", a réagi Recep Tayyip Erdogan, le président de la république de Turquie dans une déclaration publiée sur le site internet de la présidence.

Le 20 juillet dernier, un attentat suicide attribué au groupe Etat islamique (EI) avait fait 32 morts parmi des militants de la cause prokurde dans la ville de Suruç, toute proche de la frontière syrienne.

Après l'attentat, la police a été contrainte de tirer des coups de feu en l'air pour disperser des manifestants en colère qui protestaient contre la mort de leurs camarades aux cris de "policiers assassins", a constaté un journaliste de l'AFP.

L'unité du pays en question

Dans un climat de fortes tensions attisées par le conflit kurde et les échéances électorales, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a appelé samedi la Turquie à "rester unie" contre les "terroristes".

Le président français François Hollande a condamné une "attaque terroriste odieuse", alors que son homologue russe Vladimir Poutine a adressé ses condoléances à M. Erdogan.

Le principal parti prokurde de Turquie, qui appelait à la manifestation, a dénoncé un "terrible massacre" et mis en cause la responsabilité du gouvernement.

"C'est une attaque barbare qui a été commise", a réagi le chef de file du Parti démocratique des peuples (HDP), Selahattin Demirtas, "nous sommes confrontés à un Etat meurtrier qui s'est transformé en mafia".

Des soupçons sur les auteurs

Le double attentat qui a visé samedi à Ankara une manifestation pour la paix, faisant au moins 86 morts, a très probablement été commis par deux kamikazes, a déclaré le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu.

"Il existe de fortes preuves montrant que cette attaque a été perpétrée par deux kamikazes", a-t-il affirmé devant la presse.

"Il a été décidé de décréter (...) trois jours de deuil national", a par ailleurs indiqué M. Davutoglu.