Le G7 promet de faire payer « au prix fort » les pays qui aident la Russie en Ukraine

Par latribune.fr  |   |  845  mots
La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, représente la France dans la réunion du G7 au Japon. (Crédits : JOHANNA GERON)
Réunis à Karuizawa, au Japon, les membres du G7, dont la France fait partie, ont montré leur désaccord avec les actions de Pékin dans un communiqué publié ce mardi. Les sept pays ont prévenu la Chine qu’ils engageraient des sanctions si l’Empire du milieu aidait la Russie ou s’il menait des opérations contre Taïwan.

Les ministres des Affaires étrangères du G7, réunis à Karuizawa dans les Alpes japonaises ont haussé le ton contre la Chine dans un communiqué publié ce mardi. Les représentants des pays du G7 (France, Japon, Etats-Unis, Canada, Allemagne, Italie, Royaume-Uni) ont mis sévèrement en garde les pays qui fourniraient une assistance à la Russie en Ukraine en promettant de leur faire payer « le prix fort ».

Ils se sont aussi engagés à « intensifier » les sanctions contre la Russie et de redoubler d'efforts pour éviter leur contournement par des pays tiers. Un message adressé notamment à la Chine qui n'a pas condamné l'invasion de l'Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine et est même soupçonnée par Washington de vouloir fournir des armes à l'armée russe. Le communiqué final de leur réunion juge par ailleurs « inacceptables » la « rhétorique nucléaire irresponsable » de la Russie et sa menace de déployer des armes nucléaires au Bélarus.

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« Alors que l'Ukraine se prépare à lancer une contre-offensive pour reprendre son territoire (...), nous soutenons l'Ukraine », a souligné le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken devant la presse.

Le G7 fait front uni sur la question de Taïwan

Les ministres du G7 ont également mis en garde Pékin contre ses ambitions militaires en mer de Chine méridionale et souligné leur position inchangée à l'égard de Taïwan, malgré les remous liés aux récents propos du président français Emmanuel Macron. Lors de sa visite en Chine début avril, le chef de l'Etat avait déclaré à des médias que l'Europe ne devait pas être prise dans « des crises qui ne seraient pas les (siennes) » en référence à Taïwan, ce qui avait irrité certains alliés de la France avant la réunion de Karuizawa.

« Il n'y a pas de changement dans les positions basiques des membres du G7sur Taïwan », assurent néanmoins aujourd'hui les diplomates en chef du groupe dans leur communiqué, estimant « indispensable » le maintien de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan. La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna et ses homologues se sont efforcés, tout au long des deux jours de discussions au Japon, de minimiser leurs divergences, et leur déclaration commune adopte un langage ferme envers Pékin.

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Leur texte évoque ainsi les « inquiétudes » du G7 concernant « l'expansion continue et accélérée de l'arsenal nucléaire de la Chine », l'appelant à œuvrer à « la stabilité par une plus grande transparence » sur ses armes nucléaires. Antony Blinken a assuré n'avoir jamais vu une « aussi grande convergence » de vues sur la Chine et Taïwan par le G7. Sans citer Pékin, la déclaration commune s'engage à renforcer la coopération contre la « coercition économique », consistant à restreindre le commerce ou les investissements extérieurs à des fins politiques.

En réponse, la Chine a accusé le G7 de la « calomnier » et de la « salir ». « La réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 n'a tenu aucun compte ni de la position solennelle de la Chine ni des faits objectifs », a déploré Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères ce mardi. « Elle s'est immiscée dans les affaires intérieures de la Chine, a calomnié et sali la Chine », a-t-il souligné devant la presse, exprimant le « vif mécontentement » de Pékin. « Entre les lignes, ce communiqué est rempli d'arrogance, de préjugés et de l'intention malveillante de s'opposer à la Chine et d'enrayer » son développement, a-t-il souligné. Wang Wenbin a indiqué que la Chine avait protesté par voie diplomatique auprès du Japon, hôte de la réunion du G7.

Le G7 a aussi adressé un message au Soudan et à l'Afghanistan

En dehors de la question ukrainienne et taïwanaise, les chefs de la diplomatie du G7 se sont prononcés sur la levée « immédiate » de l'interdiction « inacceptable » faite aux Afghanes de travailler pour des organisations non gouvernementales et les Nations unies, promulguée ce mois-ci par le gouvernement taliban en Afghanistan. De même, ils ont condamné « les violations systématiques des droits humains des femmes et des jeunes filles et la discrimination à l'encontre des membres de minorités religieuses et ethniques » par les autorités talibanes.

Enfin, le G7 a appelé ce mardi à l'arrêt « immédiat » des combats au Soudan, où les affrontements entre l'armée régulière et des forces paramilitaires ont déjà fait près de 200 morts depuis samedi. « Nous demandons instamment à toutes les parties de mettre immédiatement fin à la violence, de désamorcer les tensions et de rétablir un régime civil au Soudan », ont déclaré les ministres des Affaires étrangères des principaux pays industrialisés à l'issue de leur réunion au Japon.

(Avec AFP)