Le Liban saisit un navire chargé de céréales ukrainiennes « volées » selon Kiev

Par latribune.fr  |   |  480  mots
Un navire chargé de céréales. (Crédits : ALEXANDER ERMOCHENKO)
Un procureur libanais a immobilisé un navire battant pavillon syrien, affrété par une entreprise turque, à destination du Liban. Un bateau que Kiev accuse de transporter des céréales volées. Une enquête a été ouverte alors que les premiers navires chargées de céréales ukrainiennes reprennent le large en mer Noire depuis l'accord signée le 22 juillet avec la Russie et la Turquie.

Les tensions autour des céréales ukrainiennes n'en finissent pas en dépit de l'accord signé le 22 juillet. Samedi au Libzan, un procureur libanais a ordonné samedi la saisie d'un navire syrien dans un port du nord du pays qui transportait une cargaison de céréales ukrainiennes "volées", affirme l'ambassade d'Ukraine à Beyrouth.

A Beyrouth, le procureur Ghassan Oueidat a confié à la police de soin d'enquêter sur le navire en question baptisé "Laodicea", à quai le port de Tripoli a précisé un fonctionnaire libanais à l'AFP qui confirme que le bateau est réquisitionné jusqu'à la fin de l'enquête.

Côté ukrainien, l'ambassadeur de Kiev au Liban avait assuré dès jeudi avoir rencontré le président libanais Michel Aoun et avoir évoqué avec lui "l'entrée d'un navire syrien (...) chargé d'orge, illégalement, en provenance de territoires ukrainiens occupés". Vendredi le ministre libanais des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib avait expliqué qu'un "certain nombre de protestations et d'avertissements de plusieurs pays occidentaux après l'arrivée d'un navire battant pavillon syrien chargé de farine et d'orge" lui avaient été transmises.

Bateau d'une compagnie turc, cargaison d'un marchand syrien et destination libanaise

Comme de nombreux navires sillonnant les eaux internationales, les origines du navire sont complexes. Le directeur de l'entreprise qui affrète le bateau est turc, la stock appartient à un marchand d'origine syrienne et la cargaison avait pour destination finale la Syrie et le Liban.

Pour autant, un cadre des douanes libanaises a confié à l'AFP qu'en apparence "les papiers des marchandises étaient en règle et qu'il n'y avait aucune preuve qu'elles étaient arrivées au Liban volées".

Depuis le début de la guerre en Ukraine, le blé est devenu un sujet brûlant, de vie ou de mort dans certaines régions du monde. La crise a provoqué une flambée spectaculaire des cours, aggravée par la stratégie russe de blocus des ports céréaliers ukrainiens et de destructions des infrastructures de stockage des céréales ukrainiennes. Les tensions sur le marché du blé et des céréales fait craindre des émeutes de la faim dans le monde arabe et en Afrique.

A l'initiative de la Turquie et sous l'égide de l'ONU, Russes, Turcs et Ukrainiens ont signé un accord à Istanbul le 22 juillet garantissant la reprise des exportations de 20 à 25 millions de tonnes de céréales bloquées en Ukraine par la mer Noire. Hier, le président ukrainien est venu superviser devant les caméras le chargement et le départ du premier navire à quitter les côtes ukrainiennes chargé de céréales depuis le début de la guerre et du blocus de l'Armée russe sur la côte ukrainienne. Aux cours actuels, l'exportation de 20 millions de tonnes de céréales ukrainiennes pourraient rapporter 10 milliards de dollars à l'Ukraine.

(Avec AFP)