"Les décideurs doivent concentrer leurs efforts sur les pauvres et sur les classes moyennes" (FMI)

Par latribune.fr  |   |  376  mots
Dans l'étude le FMI, qui refuse pourtant d'abandonner la voie de l'austérité vis-à-vis de la Grèce, prône un accroissement des investissements dans l'éducation et la santé.
Dans un rapport publié lundi, le FMI relève que les inégalités sont néfastes pour la croissance, voire à l'origine des crises financières.

Pour dynamiser la croissance, la solution pourrait résider dans plus de justice sociale. Améliorer les conditions des 20% de familles aux plus bas revenus engendrerait en effet une accélération de l'augmentation du PIB, relève un rapport publié lundi 15 juin par le Fonds monétaire international.

En revanche, lorsque les revenus des 20% les plus riches grimpent, la croissance du PIB ralentit sur le moyen terme, pointe le FMI.

La théorie du "ruissellement" désavouée

Rédigée par cinq économistes de l'institution internationale, l'étude désavoue ainsi explicitement la théorie économique d'inspiration libérale dite "du ruissellement", selon laquelle favoriser les hauts revenus aurait un effet bénéfique global, puisque ces derniers seraient de toute façon réinjectés dans l'économie.

Au contraire, elle affirme que les inégalités, "défi majeur de notre époque", sont néfastes, dans les pays émergents ou en voie de développement comme dans les économies avancées.

Dans ces dernières, une influence accrue des plus riches accompagnée d'une stagnation des revenus des plus pauvres résulte même être directement impliquées dans les crises financières, d'une part en engendrant une prolifération excessive du crédit, d'autre part en facilitant l'oeuvre des cercles d'influence favorables à une dérégulation financière, selon le rapport.

Aux sources de l'inégalité: "globalisation, progrès technologique..."

C'est pourquoi le FMI, qui, vis-à-vis de la Grèce, refuse pourtant d'abandonner la voie de l'austérité, adresse surtout son message aux décideurs politiques.

Les rédacteurs du rapport les appellent à prendre conscience des diverses causes du creusement progressif des inégalités: la globalisation, certes, mais encore plus le progrès technologique, l'affaiblissement des syndicats et l'exclusion financière.

Agir par une taxation plus progressive

Ils les invitent ensuite surtout à agir, en prônant la mise en place d'un système de taxation plus progressif, notamment via:

  • l'attribution d'un rôle plus important aux impôts sur la propriété;
  • la suppression des niches fiscales;
  • la lutte contre l'évasion fiscale;
  • mais aussi : un accroissement des investissements dans l'éducation et la santé.

Soit dit en passant, ces dernières mesures ont été refusées à Athènes.