Les Pays-Bas disent non à l'accord d'association de l'UE avec l'Ukraine

Par latribune.fr  |   |  402  mots
Il serait néanmoins difficile pour le Premier ministre Mark Rutte, dont le pays assure ce semestre la présidence de l'UE, de ne pas tenir compte de l'opinion de ses concitoyens. (Crédits : Reuters)
Lors du référendum organisé mercredi, le "non" l'a emporté à 64% des votes. Le scrutin étant purement consultatif, le gouvernement néerlandais reste toutefois libre de ratifier cet accord déjà en place à titre provisoire.

Les néerlandais ne sont pas favorables à l'accord d'association entre l'Union européenne et l'Ukraine, déjà en place à titre provisoire, mais que les Pays-Bas n'ont encore pas ratifié. Lors d'un référendum consultatif organisé mercredi 6 avril, le "non" l'a emporté à 64% des suffrages, selon des résultats encore provisoires.

La participation a dépassé légèrement les 30% nécessaires pour que le scrutin soit validé, indiquent les sondages effectués à la sortie des bureaux de vote.

Un lien indirect avec le Brexit

L'accord, qui porte sur le commerce, la politique et la défense, doit être ratifié par les 28 États membres de l'UE pour avoir pleine force légale. Les Pays-Bas sont le seul pays à ne l'avoir toujours pas fait.

N'étant que consultatif, si la victoire du "non" est confirmée, le référendum ne contraindra toutefois pas le gouvernement néerlandais à bloquer le traité au niveau européen. Le ministre des Finances, Jeroen Dijsselbloem, l'a encore rappelé mardi:

"C'est un référendum consultatif donc la seule chose que la loi requiert est que nous reconsidérions le sujet".

Il serait néanmoins difficile pour le Premier ministre Mark Rutte, dont le pays assure ce semestre la présidence de l'UE, de ne pas tenir compte de l'opinion de ses concitoyens si ces derniers sont majoritairement hostiles à l'accord signé avec Kiev. Appliquer le traité malgré un "non" néerlandais renforcerait en outre les critiques relatives à un déficit démocratique au sein de l'UE et pourrait conforter les partisans britanniques d'un Brexit à deux mois et demi du référendum du 23 juin.

Lire: Aux Pays-Bas, l'autre référendum qui inquiète l'Union européenne

Le soutien aux séparatistes pro-russes en cause

Durant la campagne référendaire, les partisans de l'accord signé avec Kiev ont souligné qu'un rejet serait une victoire symbolique pour Vladimir Poutine, qui soutient les séparatistes pro-russes de l'Est ukrainien. Ces séparatistes sont accusés d'avoir détruit en vol en juillet 2014 un avion de ligne de la Malaysia Airlines qui transportait 298 passagers et membres d'équipage, dont près de 200 Néerlandais.

Le référendum de mercredi est le fruit d'une initiative populaire rendue possible par la loi depuis l'année dernière. Des groupes eurosceptiques sont à l'origine de la pétition qui a réuni suffisamment de signatures pour contraindre le gouvernement à organiser cette consultation.

(Avec Reuters)