Macron appelle à une taxation internationale pour financer la lutte contre la pauvreté et le dérèglement climatique

Par latribune.fr  |   |  601  mots
Conclusions du sommet selon Emmanuel Macron : « chaque pays doit être respecté dans son chemin, il faut mettre plus d'argent public et mobiliser le financement privé ». (Crédits : POOL)
Invité de franceinfo, juste avant la clôture du sommet pour un nouveau pacte financier mondial qui se tient à Paris, Emmanuel Macron a souligné vouloir agir pour réconcilier « la lutte contre la pauvreté, la lutte pour la biodiversité et la lutte contre les dérèglements climatiques ».

« Ici, à Paris, la planète est là, le Premier ministre chinois, le président brésilien, le président sud-africain et bien d'autres dirigeants. nous ne réussirons pas si nous sommes divisés ».

Emmanuel Macron, invité sur France Info, alors que se tient actuellement au Palais Brongniart le sommet pour un nouveau pacte financier mondial, affiche son ambition : réconcilier « la lutte contre la pauvreté, la lutte pour la biodiversité et la lutte contre les dérèglements climatiques ».

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Pour atteindre cet objectif, il a annoncé que le Fonds monétaire international (FMI) va réallouer 100 milliards d'euros de droits de tirages spéciaux vers les pays les plus pauvres en particulier africains et « nous Français, nous allons réallouer 40% de nos droits ». Le Président a aussi déclaré le lancement « d'un fonds pour la biodiversité et la protection des forêts ». Selon lui, « la France fait des efforts, nous respectons nos engagements de baisse d'émissions ». Le pays doit « avoir un effet d'entraînement » et « c'est ce que nous faisons à travers nos One Planet Summit », a-t-il ajouté.

Annuler les dettes ? « Bon courage ensuite pour trouver des prêteurs »

La chef de l'Etat a aussi évoqué des avancées très concrètes en matière d'aides aux pays pauvres : « la restructuration de la dette de la Zambie, nous l'avons finalisée hier, nous avions besoin pour cela de la Chine, qui est là ». Pas question, néanmoins, d'annuler les dettes de ces Etats en graves difficultés financières. « Bon courage ensuite pour trouver des prêteurs, il faut les restructurer » a-t-il martelé.

La meilleure solution selon lui : « nous devons avoir un cadre qui est celui de l'OCDE » pour éviter que des pays en manque de financements se tournent vers la Chine. Il a surtout souligné qu'il faut « une taxation internationale » pour financer la lutte contre la pauvreté et le dérèglement climatique avant de lâcher « La taxation internationale dans un seul pays, cela ne marche pas  ».

« Aidez-nous à aller chercher tous les pays qui aujourd'hui n'ont pas de TTF (taxes sur les transactions financières, ndlr) et qui aujourd'hui n'ont pas de taxation sur les billets d'avion. Aidez-nous à mobiliser à l'Organisation maritime internationale en juillet pour qu'il y ait une taxation internationale »

Les pays riches doivent aider les pays pauvres

Conclusion du sommet : « chaque pays doit être respecté dans son chemin, il faut mettre plus d'argent public et mobiliser le financement privé (...) il ne faut mettre personne en train de choisir entre la pauvreté, le climat et la biodiversité ,c'est impossible ». La clé pour parvenir à cet objectif est « que les pays riches baissent leurs émissions et que les grands pays émergents se développent sans polluer et sortir du charbon avant toute chose » a affirmé Emmanuel Macron.

Macron accuse la Russie de déstabilisation en Afrique

Interrogé sur la question du rôle de la Russie en Afrique, le chef de l'Etat n'a pas mâché ses mots. « C'est une puissance de déstabilisation de l'Afrique à travers des milices privées qui viennent faire de la prédation et l'exaction sur les populations civiles, comme en République centrafricaine » a-t-il taclé.

En réponse, le Kremlin a assuré vendredi développer en Afrique des relations constructives. « La Russie développe avec les pays africains des relations amicales, constructives basées sur le respect mutuel », a affirmé à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. « Celles-ci ne sont pas dirigées et ne peuvent l'être contre des pays tiers. »