Pétrole : la production des pays non Opep devrait connaître sa plus forte baisse en 24 ans

Par latribune.fr  |   |  356  mots
La stratégie voulue par l'Arabie Saoudite (photo: le ministre saoudien du Pétrole Ali al-Naimi lors de la réunion de l'Opep à Vienne (Autriche), le 5 juin dernier) de défense des parts de marché plutôt que des prix semble s'avérer payante: nombre de pays producteurs, dont les Etats-Unis, sont en train de fermer des capacités de production non rentables.
Pour 2016, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) anticipe une baisse de 0,5 millions de barils par jour (mbj), à 57,7 mbj, de la production des pays non membres de l'Opep. Le plus important repli concerne les extractions aux Etats-Unis, de nombreux puits fermant en raison de la faiblesse des cours.

La nouvelle chute des cours du pétrole entraînera en 2016 un net déclin de la production pétrolière des pays hors Opep, surtout aux Etats-Unis, tout en continuant à soutenir plus que prévu la demande mondiale, selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE).

Baisse de 0,4 mbj pour le seul pétrole américain

La production des pays non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devrait connaître son repli le plus fort en 24 ans, avec une baisse de près de 0,5 million de barils par jour (mbj) à 57,7 mbj, dont 0,4 mbj pour le seul pétrole de schiste américain, estime l'AIE dans son rapport mensuel publié vendredi.

"L'effondrement des prix du pétrole entraîne la fermeture des sites de production coûteux, d'Eagle Ford au Texas à la Russie en passant par la mer du Nord", explique-t-elle.

"La production américaine de pétrole devrait payer le plus lourd tribut" à cette débandade des cours, qui ont été réduits de plus de moitié depuis juin 2014, passant même sous la barre psychologique des 40 dollars à New York fin août, ajoute le bras énergétique des pays développés de l'OCDE.

L'AIE y voit l'effet de la stratégie de l'Arabie saoudite et des autres pays de l'Opep, qui continuent à "pomper vigoureusement" malgré la baisse des prix afin de maintenir leurs parts de marché et contrer l'expansion des huiles de schiste aux Etats-Unis.

"La stratégie de l'Opep, menée par l'Arabie saoudite, de défendre ses parts de marché indépendamment du prix semble produire l'effet recherché d'écarter la production coûteuse et "inefficace", souligne-t-elle.

Dans le même temps, la consommation mondiale d'or noir continuera à croître, estime l'AIE, qui a relevé ses prévisions pour 2015 et 2016. L'agence basée à Paris anticipe désormais une demande de 94,4 mbj cette année, contre 94,2 mbj auparavant, et une augmentation un peu plus modérée l'an prochain, à 95,8 mbj pour 2016, contre 95,6 mbj.

Cette tendance est alimentée par la faiblesse des prix, une amélioration du contexte macroéconomique et un hiver plus rigoureux en 2015, selon elle.

(avec AFP)