La pollution, responsable de 5 millions de décès prématurés chaque année

Par latribune.fr  |   |  424  mots
Si aucune action ambitieuse n'est engagée pour combattre la pollution, le nombre de morts prématurées en Chine se chiffrera entre 990.000 et 1,3 million en 2030. (Crédits : Reuters)
La pollution est responsable de 5,5 millions de décès prématurés dans le monde par an, dont la moitié en Chine et en Inde, rapporte une étude américaine.

"Actuellement, la pollution de l'air à Pékin et New Delhi dépasse certains jours les 300 micro-grammes de particules fines par mètre cube d'air, soit huit à dix fois la limite estimée nécessaire pour que la population puisse préserver des poumons et un système cardiovasculaire en bonne santé", a alerté Dan Greenbaum, président du Health Effects Institutes à Boston, vendredi 12 février.

"Il est établi que la pollution de l'air (...) a des effets néfastes sur la santé dont des décès prématurés résultant de maladies cardiovasculaires et pulmonaires", a-t-il expliqué lors d'un point presse en en marge de la conférence annuelle de l'American Association for the Advancement of Science (AAAS), qui se tient ce week-end à Washington.

Les centrales électriques, les usines, l'échappement automobile, la combustion du charbon et du bois produisent des particules très fines qui restent en suspension dans l'air et sont très dangereuses pour la santé, a poursuivi l'environnementaliste en présentant ce rapport.

La Chine et l'Inde totalisent plus de la moitié des décès

L'étude montre que la Chine et l'Inde comptent pour 55% des décès provoqués par la pollution de l'air, avec 1,6 million de victimes en Chine et 1,4 million en Inde en 2013.

Pour la Chine, la combustion du charbon est le plus grand contributeur de la mauvaise qualité de l'air. Cette énergie fossile est responsable de la mort de 366.000 Chinois par an, a déterminé Qiao Ma, une chercheuse de la faculté de l'environnement à l'université Tsinghua à Pékin.

Elle a aussi calculé que le nombre attendu de morts prématurées en Chine se chiffrera entre 990.000 et 1,3 million en 2030 sans des objectifs plus ambitieux que ceux fixés aujourd'hui pour s'attaquer à la pollution.

Des millions de familles intoxiquées en Inde

En Inde, la combustion de bois, de bouses sèches et d'autres biomasses dans les habitations pour cuisiner et se chauffer est une source majeure de la mauvaise qualité de l'air, ont déterminé ces chercheurs. Des millions de familles sont ainsi quotidiennement exposées à des niveaux élevés de particules toxiques chez elles.

"La pollution de l'air est le quatrième plus grand facteur de mortalité mondialement et de loin la première cause environnementale de maladies", a précisé Michael Brauer, professeur à la faculté de santé publique de l'Université de Colombie-Britannique à Vancouver au Canada.

"Réduire la pollution de l'air est de ce fait un moyen extraordinairement efficace d'améliorer la santé publique (...) et nous savons quoi faire", a-t-il plaidé.