Pour les Etats-Unis, il est "crédible" que la Russie vole du blé à l'Ukraine pour le vendre

Par latribune.fr  |   |  610  mots
(Crédits : DADO RUVIC)
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a jugé lundi "crédibles" les informations selon lesquelles la Russie "vole" les exportations de céréales ukrainiennes, bloquées en raison du conflit, "pour les vendre à son propre profit".

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a jugé lundi "crédibles" les informations selon lesquelles la Russie "vole" les exportations de céréales ukrainiennes, bloquées en raison du conflit, "pour les vendre à son propre profit".

"Tout cela est délibéré", a-t-il dit lors d'une conférence virtuelle sur l'insécurité alimentaire, accusant le président russe Vladimir Poutine de faire du "chantage" pour obtenir une levée des sanctions internationales contre l'invasion de l'Ukraine.

Cette déclaration intervient alors que l'ambassadeur d'Ukraine à Ankara a accusé vendredi la Russie de "voler" et d'exporter des céréales ukrainiennes notamment vers la Turquie.

"La Russie vole sans vergogne les céréales d'Ukraine et les exporte depuis la Crimée à l'étranger, notamment vers la Turquie", avait dénoncé Vasyl Bodnar, en précisant avoir demandé l'aide de la Turquie pour résoudre le problème".

L'Ukraine était en passe juste avant la guerre de devenir le troisième exportateur mondial de blé et assurait à elle seule la moitié du commerce mondial de graines et d'huile de tournesol.

La Turquie, un allié de l'Ukraine

La Turquie est considérée comme un allié de l'Ukraine à laquelle elle fournit des drones de combat, mais Ankara veille à garder une position neutre envers la Russie, dont elle dépend pour ses approvisionnements en énergie et en céréales, afin de proposer une médiation entre les deux pays.

Ankara a offert son aide, à la demande des Nations unies, pour sécuriser des corridors marins permettant d'exporter les céréales ukrainiennes.

Kiev exportait chaque mois 12% du blé mondial, 15% du maïs et 50% de l'huile de tournesol.

Le conflit qui bloque les exportations dans les silos en raison du blocus des ports ukrainiens par la marine russe et des mines en Mer Noire fait flamber les prix sur les marchés agricoles et peser un grave risque de famine dans les pays qui en dépendent, en particulier en Afrique et au Moyen-Orient.

Les quantités de céréales stockées pourraient tripler

Ce lundi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a indiqué que la quantité de céréales destinées à l'exportation et bloquées en Ukraine en raison de la guerre pourrait tripler d'"ici à l'automne" pour atteindre 75 millions de tonnes.

"Actuellement, entre 20 et 25 millions de tonnes de céréales sont bloquées et cet automne ce chiffre pourrait augmenter à 70-75 millions de tonnes", a-t-il déclaré à la presse.

"Nous avons besoin de couloirs maritimes et nous en discutons avec la Turquie et le Royaume-Uni" ainsi qu'avec l'ONU, a précisé le président ukrainien en ajoutant que les exportations par la mer permettent d'exporter 10 millions de tonnes par mois.  L'Ukraine discute aussi avec la Pologne et les pays Baltes pour exporter de petites quantité de céréales par les chemins de fer, a-t-il ajouté.

"Nous devons pouvoir exporter les céréales et je pense qu'on va le faire", a-t-il déclaré.

Le président russe Vladimir Poutine a assuré la semaine dernière qu'il n'y avait "pas de problèmes pour exporter les céréales d'Ukraine" évoquant des moyens d'exporter à partir de ports ukrainiens, d'autres sous contrôle russe ou via l'Europe centrale et orientale.

L'Ukraine qui accuse la Russie de bloquer ses ports rejette ces solutions.

L'Ukraine était en passe juste avant la guerre de devenir le troisième exportateur mondial de blé et assurait à elle seule la moitié du commerce mondial de graines et d'huile de tournesol.

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