Rejets de l'eau de Fukushima : pas de trace de radioactivité dans les poissons pêchés au large

Par latribune.fr  |   |  524  mots
Inquiétudes au Japon après les premiers rejets d'eaux usées de la centrale nucléaire de Fukushima dans l'océan Pacifique (Crédits : KIM HONG-JI)
Les premières analyses des poissons prélevés au large de Fukushima ne présentent pas de niveau détectable de tritium, selon l'agence Kyodo.

L'agence de la pêche du Japon a assuré samedi que les poissons prélevés au large de Fukushima depuis le rejet dans la mer d'eaux issues de la centrale nucléaire accidentée en 2011 ne présentaient pas de niveau détectable de tritium, un isotope radioactif, rapporte l'agence Kyodo. Des filets ont été mis en place jeudi lorsque l'opérateur de la centrale, Tokyo Electric Power Company (Tepco) 9501.T, a commencé à déverser dans l'océan Pacifique les eaux retraitées après avoir servi à refroidir le réacteur en fusion, les capacités de stockage étant dépassées.

Le gouvernement japonais a prévu dès jeudi de déverser 1,3 million de tonnes d'eaux usées dans l'océan Pacifique de manière graduelle jusqu'au début des années 2050, selon le calendrier actuel. L'eau destinée à être évacuée provient de la pluie, de nappes souterraines et des injections nécessaires pour refroidir les cœurs des trois réacteurs de la centrale de Fukushima Daiichi (nord-est du Japon) qui étaient entrés en fusion après le tsunami de 2011. La plupart des éléments radioactifs sont filtrés avant d'être rejetés mais le tritium, un isotope de l'hydrogène qu'il est très difficile d'isoler, est simplement dilué. Le tritium n'est dangereux qu'à de très hautes doses concentrées selon les experts. Le ministère japonais de l'Environnement effectue ses propres tests, dont les premiers résultats seront publiés dimanche.

Dissiper les inquiétudes

Cette initiative a provoqué la colère des pêcheurs japonais mais aussi des pays de la région, dont la Chine qui a interdit les importations de produits de la mer en provenance du Japon. L'agence de la pêche, qui dépend du ministère de l'Agriculture et de la Pêche, a fait savoir qu'elle publierait quotidiennement les résultats de ses analyses.

Tepco avait indiqué vendredi soir que l'eau prélevée aux abords de la centrale contenait moins de 10 becquerels de tritium par litre, bien en dessous du niveau maximal qu'elle s'est fixée de 700 becquerels et très loin du seuil de 10.000 becquerels retenu par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'eau potable. Vendredi, un porte-parole de Tepco a espéré qu'avec ces efforts de communication « dissiper les diverses inquiétudes ».

« Nous allons continuer à mener des analyses quotidiennement au cours du prochain mois », puis de manière régulière conformément au plan prévu, a précisé le porte-parole de Tepco.

Il n'est toutefois pas garanti que ces premiers résultats suffisent à satisfaire la Chine, qui a encore renforcé jeudi ses restrictions commerciales envers le Japon, en suspendant ses importations de tous les produits de la mer nippons. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui contrôle le rejet en mer de l'eau de Fukushima, avait déjà constaté jeudi que la concentration en tritium dans les échantillons d'eau de la centrale qu'elle avait prélevés avant le début du déversement dans l'océan, était « bien en dessous de la limite opérationnelle » de 1.500 Bq/L.