Rencontre inédite entre Japon et Corée du Sud pour renouer le dialogue

Par latribune.fr  |   |  491  mots
Park Geun-Hye a accueilli Shinzo Abe à la Maison bleue, la présidence sud-coréenne, où les deux dirigeants se sont serré la main en souriant.
Les dirigeants japonais, Shinzo Abe, et sud-coréen, Park Geun-Hye, se sont rencontrés pour la première fois depuis près de quatre ans. Il est peu probable que les deux pays règlent tous leurs différends mais la rencontre est déjà symbolique et une forme de triomphe de la "realpolitik". Les États-Unis préféreraient voir leurs deux alliés militaires se concentrer ensemble sur la réponse à apporter aux ambitions chinoises dans la région.

Une première depuis 2012. La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye a rencontré lundi 2 novembre le Premier ministre japonais Shinzo Abe lors d'un sommet bilatéral. Il doit permettre à ces deux alliés clés de Washington en Asie d'apaiser leurs relations.

"Rappelez-vous que c'est le premier sommet entre les deux pays depuis près de quatre ans. Donc il ne faut pas trop en attendre", a déclaré à l'AFP le politologue Hong Hyun-Ik, de l'Institut Sejong de Séoul. Et d'ajouter :

"L'important est de créer un canal normal de dialogue pour permettre ensuite des discussions et une coordination plus technique."

Les ambitions chinoises comme objectif commun

De nombreux contentieux historiques et territoriaux opposent Séoul et Tokyo, ce qui contrarie la Maison blanche qui préférerait voir ses deux alliés militaires se concentrer ensemble sur la réponse à apporter aux ambitions chinoises dans la région.

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Il est peu probable que les deux pays règlent tous leurs différends, mais la rencontre est déjà symbolique et une forme de triomphe de la "realpolitik".

Depuis son arrivée au pouvoir en février 2013, la présidente sud-coréenne avait toujours refusé toute idée de sommet bilatéral tant que Tokyo n'aurait pas fait amende honorable, notamment sur la question des femmes dites de "réconfort", ces dizaines de milliers d'Asiatiques enrôlées de force dans les bordels de l'armée impériale nippone. Lundi, elle a accueilli Shinzo Abe à la Maison bleue, la présidence sud-coréenne, où les deux dirigeants se sont serré la main en souriant. Une nette évolution par rapport aux précédentes entrevues très froides entre les deux dirigeants.

De nombreuses sources de conflits

La brouille entre les deux pays avait également été la cause de la fin des rencontres trilatérales annuelles entre la Corée du Sud, la Chine et le Japon. Les trois pays se sont à nouveau réunis dimanche à Séoul, pour la première fois depuis 2012.

Le Japon a reconnu en 1993 sa culpabilité dans l'exploitation des femmes dites "de réconfort". Un fonds avait alors été établi pour verser des réparations financières à ces femmes mais, au grand dam de Séoul, il avait été financé par des dons privés et non par le gouvernement japonais. Au-delà, Tokyo estime que les questions liées à la Guerre ont été réglées en 1965 à la faveur de l'accord qui a rétabli les liens diplomatiques entre Tokyo et Séoul.

Les deux voisins s'opposent aussi sur la souveraineté d'îlots isolés en mer du Japon, les îles Dokdo, selon l'appellation coréenne, et les Takeshima selon l'appellation japonaise. Situées à mi-chemin entre les deux pays, ces îles sont contrôlées par la Corée du Sud, mais revendiquées par Tokyo.

(avec AFP)